Une nouvelle technologie inédite est sur le point de transformer notre rapport à l'énergie : la pile nucléaire, dont la durée de vie pourrait atteindre des dizaines d'années sans nécessiter de recharge ! Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon, partage avec nous son expertise sur ce sujet fascinant.

Cette pile futuriste, qui ne mesure pas plus qu'une pièce de monnaie, soulève des craintes compréhensibles. On s'interroge sur la possibilité de concentrer la complexité d'une technologie nucléaire dans un si petit espace. Des références populaires comme le générateur d’Iron Man ou la montre explosive du Capitaine Flam viennent à l'esprit.

Cependant, la réalité est toute autre : de nombreux laboratoires à travers le monde, ainsi que des start-ups innovantes comme Diamfab en France (en collaboration avec le CEA et STMicroelectronics), Betavolt Technology en Chine, et la société californienne Infinity Power soutenue par le ministère américain de la Défense, sont en pleine investigation sur ce concept. Cette recherche est donc très sérieuse !

La grande question qui se pose est : pouvons-nous envisager une mini-centrale nucléaire portable, sans risques ?

Ces piles fonctionnent différemment des centrales nucléaires traditionnelles. Il n'y a pas de fission nucléaire, ce qui élimine le risque de réaction en chaîne ou d'emballement. Au lieu de cela, elles exploitent la désintégration d’un matériau radioactif, qui émet des particules bêta (des électrons) pouvant être converties en électricité. D'où le nom de pile : bêta voltaïque. Ce processus, bien que lent, peut offrir de l'électricité pendant des décennies ; un prototype a même annoncé une autonomie de 50 ans en utilisant quelques milligrammes de Nickel-63. Cependant, il est important de noter que ce produit est limité à de faibles puissances, de l’ordre de quelques microwatts. Même si nous ne verrons pas de voitures à pile nucléaire, cette technologie pourrait faire des merveilles pour des capteurs sous-marins, des satellites miniatures ou des drones.

Alors, ces piles sont-elles déjà disponibles sur le marché ?

Pas encore, mais les plateformes de recherche indiquent que la production pourrait commencer dès 2025. Avec l’arrivée de cette nouvelle technologie, la question de la sécurité devient cruciale. Bien qu'il n'y ait pas de risque d'emballement, ces piles contiennent du matériel radioactif et émettent des radiations, rendant les systèmes de protection nécessaires. Des préoccupations autour de la réglementation, de la prolifération et de l'acceptation publique demeurent. Serez-vous prêt à porter des dispositifs alimentés par le Nickel-63 ? Les choses évoluent rapidement dans le domaine de l’énergie, et cette innovation pourrait bien marquer le début d'une ère énergétique révolutionnaire.