De nombreux passionnés d'astronomie se rappellent peut-être encore du moyen mnémotechnique connu pour mémoriser l'ordre des planètes du système solaire : "Mais viendras-tu manger jeudi sur une nappe propre ?" Ce petit truc aida chacun à se souvenir des planètes : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et, bien sûr, Pluton. Cependant, en 2006, Pluton a été déclassée en tant que planète par l'Union astronomique internationale, qui a estimé qu'elle ne remplissait pas les critères requis pour être reconnue comme une planète à part entière.

Malgré cette perte, l'espoir d'une découverte fascinante demeure vivace. Des astronomes continuent de croire qu'une neuvième planète pourrait se cacher dans notre système solaire. Les avancées technologiques, notamment la précision accrue des télescopes, ouvrent de nouvelles perspectives pour cette recherche. Un nouvel instrument puissant, le télescope Vera C. Rubin, sera opérationnel bientôt au Chili, et les scientifiques comptent sur lui pour percer le mystère qui entoure cette possible neuvième planète.

Explorer au-delà de la ceinture de Kuiper

Comme l'affirme l'astronome nord-irlandaise Megan Schwamb, les deux premières années de fonctionnement du télescope permettront de répondre à cette question cruciale : existe-t-il vraiment une neuvième planète ? Cela nécessitera d'explorer les objets et structures situés au-delà de la ceinture de Kuiper, cette région peuplée d'objets célestes comme Pluton, qui a été rétrogradée au rang de planète naine.

La découverte notable de l'astronome Mike Brown en 2004 de Sedna, un objet très distant au-delà de la ceinture de Kuiper, a marqué un tournant. Ce dernier est le premier OTNE (objet transneptunien extrême) décelé, ouvrant la voie à l'identification de dizaines d'autres corps dans ces zones reculées. Leur présence soulève des questions sur la possible existence d'une planète encore inconnue qui pourrait influencer ces trajectoires.

Les mystérieuses orbites des objets célestes

Une des préoccupations majeures des astronomes est la trajectoire complexe et les forces agissant sur ces OTNE. Si ces objets étaient uniquement influencés par Neptune, leurs orbites seraient bien différentes. Cela indique qu'une planète, peut-être de taille plus modeste que Neptune, pourrait exercer une influence gravitationnelle sur ces corps.

Brown et son équipe estiment que cette potentielle neuvième planète, si elle existe, serait environ dix fois plus massive que la Terre et située à environ 700 unités astronomiques (UA) du Soleil. Pour mettre cela en perspective, une UA représente la distance moyenne entre la Terre et le Soleil, soit environ 150 millions de kilomètres. Avec le télescope de trois tonnes qui sera opérationnel en début d'année 2025, les astronomes espèrent enfin obtenir des preuves tangibles et stopper toutes les spéculations pour découvrir si cette mystérieuse neuvième planète viendra enrichir notre compréhension de l'univers.