Technologie

Une IA de prédiction climatique sème le doute sur la capacité à limiter le réchauffement sous les 2 °C : Une alerte alarmante !

2024-12-11

Auteur: Louis

Les dernières découvertes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avaient jusqu'à présent laissé entrevoir une lueur d'espoir : en atteignant la neutralité carbone d'ici 2050, il serait possible de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Toutefois, une nouvelle étude remet en question cette perspective optimiste en révélant une accélération inquiétante de l'augmentation des températures mondiales. Des simulations associant dix modèles climatiques indiquent que plusieurs régions déjà identifiées par le GIEC seraient sur le point de dépasser le seuil critique de 1,5 °C, même dans les scénarios les plus favorables.

Les auteurs de cette recherche, Elizabeth Barnes (Université d'État du Colorado), Noah Diffenbaugh (Université Stanford) et Sonia Seneviratne (ETH Zurich), affirment qu'il existe une probabilité de 50 % de dépasser les 2 °C, même en cas de transition rapide vers des économies décarbonées.

Noah Diffenbaugh souligne que « les impacts des vagues de chaleur, des pluies torrentielles et d'autres événements climatiques extrêmes s'intensifient de manière accrue ces dernières années », ce qui rend une action immédiate plus urgente que jamais.

L'intelligence artificielle : la nouvelle alliée des prévisions climatiques

Pour enrichir leurs analyses, les chercheurs ont utilisé une technologie d'intelligence artificielle avancée. Un réseau neuronal convolutif a été conçu pour prédire l'évolution des températures mondiales tout en tenant compte du rythme actuel de décabonnisation. Publiée dans la revue *Environmental Research Letters*, cette étude montre que l'IA peut saisir et analyser les relations temporelles et spatiales des données climatiques, offrant ainsi une précision inédite dans les prévisions.

Grâce à une technique d'apprentissage par transfert, l'intelligence artificielle a été formée sur des données issues des modèles climatiques et des observations locales dans les 43 régions identifiées par le GIEC. Cet alignement des simulations avec les réalités observées réduit les incertitudes. Elizabeth Barnes déclare, « l’intelligence artificielle est un levier puissant pour affiner nos projections climatiques, consolidant la science avec des observations du monde réel ».

Des prévisions inquiétantes malgré des espoirs optimistes

Les résultats issus de ce système de prévision sont alarmants. Selon les pronostics, 34 régions pourraient dépasser le seuil de 1,5 °C dès 2040. Parmi elles, 31 pourraient atteindre les 2 °C avant 2040, et 26 pourraient même dépasser les 3 °C d'ici 2060. Ces données traduisent une tendance préoccupante, même face à des politiques ambitieuses de réduction d’émissions.

Noah Diffenbaugh avertit : « Cette étude montre que, même dans les scénarios les plus favorables, les conséquences climatiques que nous allons subir dépasseront de loin celles que nous observons aujourd'hui ».

Éclairer les actions politiques face à l'urgence climatique

Les chercheurs mettent en avant la nécessité d'intégrer ces nouvelles technologies dans la planification climatique. L'application de l'apprentissage par transfert à la modélisation pourrait non seulement améliorer la précision des projections régionales, mais également fournir des informations critiques aux scientifiques et aux communautés confrontées à ces défis mondiaux.

« Nos travaux montrent que le croisement des avancées technologiques avec les efforts politiques est essentiel pour anticiper les impacts régionaux et mieux s’y préparer », conclut Barnes.

Face à cette analyse, le monde a-t-il encore le temps d'appliquer des mesures significatives pour éviter la catastrophe climatique ? La réponse pourrait bien changer tout ce que nous pensions savoir.