
"Féminicides : L'Italie en deuil après la mort tragique de deux étudiantes", appel à une "révolution culturelle"
2025-04-04
Auteur: Emma
L'Italie est en émoi après deux féminicides qui se sont produits en l'espace de quelques jours. Ilaria Sula et Sara Campanella, deux jeunes étudiantes de 22 ans, ont tragiquement perdu la vie, l'une par son ancien petit ami et l'autre par un admirateur rejeté. Le quotidien La Repubblica a souligné qu'elles sont désormais "à jamais jumelles dans une mort atroce". Ce double drame a ravivé les appels à une "révolution culturelle" pour lutter contre les violences de genre dans le pays.
Ilaria Sula, étudiante en statistiques à l'université La Sapienza de Rome, a été poignardée par Mark Antony Samson, un étudiant en architecture avec qui elle avait rompu. Son corps a été découvert quelques jours après sa disparition, le 25 mars, enfermé dans une valise abandonnée dans une décharge non loin de la capitale. Ce meurtre a choqué la nation, mettant en lumière la violence qui touche les femmes.
Sara Campanella, également âgée de 22 ans et étudiante, a été assassinée en pleine rue à Messine, en Sicile, par Stefano Argento, un camarade de classe au comportement obsessionnel. Ce dernier l’avait harcelée et, après son rejet, il a commis l'irréparable sous les yeux de nombreux témoins. Il aurait également avoué son crime.
Des manifestations massives ont été organisées à travers l'Italie pour dénoncer ces féminicides. À Rome, des centaines d'étudiants ont scandé : "Un autre monde est possible", tandis que des pancartes à Messine proclamaient : "Ce n'est pas une pulsion, c'est du patriarcat". Ces événements prouvent que la société italienne ne peut plus rester silencieuse face à cette violence grandissante.
L’ampleur de ce phénomène est alarmante. En 2024, le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 99 féminicides, dont 61 ont été perpétrés par des partenaires ou ex-partenaires. Cette statistique s'accompagne d'un constat préoccupant : aucune approche unifiée pour recenser les féminicides n'existe en Italie. Des groupes comme "Pas une de moins" rapportent également ces meurtres et réclament des actions concrètes.
En réponse à cette tragédie, le gouvernement italien a récemment réformé la loi pour classer les féminicides comme un crime distinct, salué par la Première ministre Giorgia Meloni comme "un pas en avant pour contrer la violence faite aux femmes". Toutefois, cette mesure suscite des réserves, car de nombreux observateurs estiment qu'elle n'est pas suffisante pour endiguer ce fléau.
Le quotidien Il Corriere della Sera appelle également à une transformation profonde des mentalités et des comportements en matière d'éducation. "Nous devons enseigner la non-violence et le respect aux prochaines générations", déclarait le journal, insistant sur l'urgence de passer à l'action. La culture et l'éducation doivent être les clés pour prévenir de futurs drames.
En conclusion, cet appel à la mobilisation pour la protection des femmes et l'éducation préventive est plus crucial que jamais. Les mots de La Repubblica font écho à ce besoin de changement : "Nous voulons une société où chaque femme se sente en sécurité". La lutte contre les féminicides ne peut plus attendre.