Une enzyme pour réduire le plastique dans nos emballages alimentaires : Une révolution en marche !
2024-11-11
Auteur: Marie
Isabelle André et Alain Marty sont les visages d'une recherche passionnante sur la dégradation du plastique, une problématique brûlante de notre époque. Isabelle, directrice de recherches au CNRS au Toulouse Biotechnology Institute (TBI), et Alain, professeur à l’INSA et directeur scientifique de Carbios, collaborent depuis plus d'une décennie pour transformer la manière dont nous traitons le plastique.
Leur projet phare, achevé en 2020, a développé une technologie inédite pour dégrader le plastique PET, rendant ce matériau recyclable, une avancée qui leur a valu de figurer en une de la célèbre revue scientifique Nature. En avril, la première pierre de la première usine de biorecyclage du PET en France a été posée à Longlaville, marquant un tournant significatif dans la lutte contre les déchets plastiques.
Les chercheurs ne s'en contentent pas et ont récemment mis au point un nouveau type de plastique : le PLA auto-biodégradable. Fabriqué à partir de plantes, ce polymère, connu sous le nom d’acide polylactique, est utilisé dans de nombreux produits comme les pots de yaourt et les films alimentaires. Toutefois, il n'est pas biodégradable à température ambiante, ce qui limite son potentiel d'élimination rapide dans la nature.
Ce défi a été relevé grâce à une enzyme capable de résister à des températures élevées, intégrée lors de la fabrication du PLA. Cette innovation permettrait au plastique de se dégrader en moins de 26 semaines dans un environnement de compostage domestique, sans contaminer les produits qu'il emballe. "Nous sommes les seuls à suivre cette approche non chimique de biodégradabilité, une prouesse rendue possible par la diversité des compétences présentes dans notre laboratoire", déclare fièrement Isabelle André.
Les résultats ont suscité un vif intérêt chez les industriels, et dès 2025, des emballages utilisant cette technologie devraient être commercialisés. Un partenariat entre Carbios et le groupe français SLEEVER® a même permis de créer la première languette d'inviolabilité biodégradable, capable de se décomposer en moins de six mois à température ambiante.
En se concentrant sur des solutions pratiques et novatrices, ces chercheurs n'ouvrent pas seulement la voie à une meilleure gestion des déchets plastiques, mais ils redéfinissent aussi l'interaction entre science et industrie. "Nous ne nous engageons pas simplement dans un projet académique ; nous cherchons à répondre aux besoins urgents de la société", conclut Isabelle André, enthousiaste et déterminée.