L’entreprise Saverglass, située à Feuquières dans l’Oise, a fait une proposition préoccupante à ses salariés : accepter une réduction de salaire afin de prévenir des licenciements. Cette initiative n’a pas été bien accueillie par les syndicats, qui s’opposent fermement à cette décision. Cependant, le maire de la commune, Jean-Pierre Estienne, appelle les employés à accepter cette mesure pour préserver l’usine.

Face à des difficultés financières croissantes, Saverglass envisage de réduire les salaires de ses employés pour une durée de six mois : 5 % pour les ouvriers et 20 % pour les cadres. La direction promet qu’en respectant cette proposition, tous les emplois seront conservés, alors que l’entreprise subit la montée des coûts de production et la réduction de ses commandes.

"Cela pourrait me coûter 100 euros mensuels"

La situation inquiète les 1.300 salariés du village de Feuquières. Jonathan Slama, un employé ayant 18 ans d’ancienneté, souligne l'impact financier sur son quotidien. "100 euros, c'est énorme. Cela couvre nos factures, l'eau, l'électricité. Pour certains, qui élèvent seuls trois ou quatre enfants, c’est encore plus difficile," dit-il. En tant que délégué CGT, il refuse d'accepter une baisse de salaire. "Si nous signons, nous conservez nos emplois pour six mois, mais qu’est-ce qui nous garantit qu’ensuite il n’y aura pas de licenciements ?" interroge-t-il.

Effectivement, beaucoup de salariés participent à des concessions depuis un certain temps : chômage partiel l’an dernier, réduction des jours de congé, etc. Jonathan insiste sur le ras-le-bol des employés face à cette spirale de sacrifices.

Pour le maire, l’heure est grave

Pour d'autres employés de l’usine, la proposition de réduction des salaires pourrait être un moindre mal. "C’est toujours mieux que de perdre notre emploi," affirment certains.

Jean-Pierre Estienne, le maire, souligne l'importance cruciale de Saverglass pour l'économie locale. "Saverglass, c'est la vie de notre village. Nous ne devons pas laisser cette entreprise disparaître ; elle est l'une des principales dans notre département et son départ serait désastreux. Il faut sauver l’entreprise à tout prix," affirme-t-il. Saverglass est ancrée dans la communauté depuis plus de 120 ans, et sa fermeture aurait des répercussions dévastatrices sur l’économie locale et l’emploi.

Dans un contexte économique précaire et incertain, cette situation met en lumière les difficultés auxquelles de nombreuses entreprises françaises sont confrontées, et soulève la question de la protection des salariés face aux enjeux économiques.