Solenne Gaucher, la polytechnicienne de 30 ans qui souhaite révolutionner l'IA
2024-11-16
Auteur: Jean
Quel lien étonnant relie le pape immortalisé dans une doudoune immaculée et l'intelligence artificielle (IA) qui fascine et effraie le monde entier ? Sans aucun doute, c'est la façon dont l'IA influence notre quotidien. En nous permettant de rédiger nos documents, programmer nos ordinateurs, créer des œuvres d'art numériques, ou même conduire nos voitures, elle soulève tout autant des interrogations éthiques et des préoccupations sur la manipulation de l’information.
Des biais préjudiciables, qu'ils soient sexistes ou racistes, se cachent dans ces algorithmes. Solenne Gaucher, chercheuse en IA à seulement 30 ans, met en lumière ces discriminations. Pour elle, l'exemple est frappant : « Si vous demandez à une IA de traduire 'The doctor and the nurse are late' en français, vous obtiendrez 'Le médecin et l'infirmière sont en retard', ce qui reflète une vision stéréotypée des rôles de genre. » S'attaquer à ces problématiques devient sa mission.
Une passion pour les mathématiques dès l'enfance
Solenne a été bercée par les mathématiques grâce à sa famille. « J'ai toujours aimé les maths. Ma grand-mère était physicienne, et ma mère ainsi que ma tante sont toutes deux mathématiciennes. » Contrairement à de nombreuses filles qui stagnent dans cette discipline dès le plus jeune âge, Solenne brillait par ses résultats. Elle a grandi avec des modèles positifs, ce qui lui a permis de croire en ses capacités.
Un parcours académique impressionnant
Après un baccalauréat scientifique mention Très Bien, elle rejoint l'École polytechnique, où seulement 18 % de sa promotion est composé de femmes. Plus tard, dans son master à Paris-Saclay, elle se retrouve seule femme sur 30 étudiants. Pourtant, cela ne l’a pas découragée. Elle confie : « J'ai eu la chance d'avoir des modèles féminins et le soutien de mon entourage. » Elle poursuit ensuite un doctorat en statistiques.
Challenger les élites et l'élitisme
Solenne évoque l'élitisme dans le milieu mathématique : « L'idée que les maths sont seulement réservées à quelques-uns peut être un frein pour les femmes qui peuvent se sentir moins compétentes. » Cela ne l'a cependant pas arrêtée. Forte de son expérience, elle se donne aujourd'hui pour objectif de développer des algorithmes équitables et inclusifs. Non seulement elle façonne son avenir professionnel, mais aspire également à être une voix pour plus de diversité dans l'IA.
Lutter contre les biais
En parallèle de son enseignement à Polytechnique, où elle débutera des cours de statistiques bientôt, Solenne consacre une grande partie de son temps à la recherche. Elle passe ses journées devant son ordinateur ou dans son bureau, où elle combine des feuilles de calcul avec des recherches sur les algorithmes afin de garantir leur bon fonctionnement sans biais.
Solenne Gaucher incarne une nouvelle génération de scientifiques déterminés à rendre l'IA plus juste. Son message est clair : « Il est essentiel d'avoir des modèles intermédiaires, des représentations qui encouragent la diversité. » Sa détermination à changer le monde de l'IA pourrait bien faire d'elle une pionnière dans sa lutte contre les stéréotypes et pour l'égalité.