Pour la première fois en France, une femme a manifesté des signes de guérison fonctionnelle du VIH grâce à une allogreffe de moelle osseuse. Cet événement inédit a eu lieu à l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, au sein du Centre d'information et de soins de l'immunodéficience humaine (Cisih).

Cette patiente, qui a appris sa séropositivité en 1999, a été sous traitement antirétroviral pendant des années. Ce n'est qu'en 2010 que son traitement a montré des résultats significatifs, entraînant une charge virale qualifiée d'« indétectable ». Cependant, comme l'indique le Dr Sylvie Bregigeon, « une charge virale indétectable ne signifie pas une guérison complète », le virus pouvant rester latent dans l'organisme.

En 2020, un tournant dans son parcours médical s'est produit avec le diagnostic d'une leucémie myéloïde aiguë, ce qui a nécessité une allogreffe de moelle osseuse. Le donneur a été porteur d'une mutation génétique rare, dénommée Delta32, située au niveau du gène CCR5. Ce gène est crucial, car il est couramment utilisé par le VIH pour pénétrer dans les cellules humaines.

Après la greffe, la patiente a poursuivi son traitement pendant trois ans, et c'est avec une grande surprise que les médecins ont constaté la diminution des traces du virus dans son organisme, laissant entrevoir l'espoir d'une guérison durable. Cette avancée marque une étape significative dans la recherche sur le VIH, où des études sont en cours pour explorer d'autres cas similaires dans le monde entier.

Les experts s'accordent à dire que cette découverte pourrait transformer la prise en charge du VIH et inspirer de nouvelles avenues thérapeutiques. Les résultats de ce cas seront suivis de près par la communauté scientifique dans l'espoir de développer des méthodes de traitement plus efficaces. Un avenir où le VIH ne serait plus synonyme de condamnation, mais d'une simple maladie gérable, est peut-être à portée de main.