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Un Partenariat Historique pour l'Avenir de la Chimie : Les Salins du Midi S'associent à Kem One pour 15 ans

2024-12-16

Auteur: Pierre

"Sans le sel, pas de chimie. Pas de chaise en plastique, pas de dentifrice, pas de soude, pas de carburant pour la fusée Ariane". C'est avec ces mots percutants qu'Hubert François, PDG des Salins du Midi, souligne l'importance cruciale du sel dans l'industrie chimique. Le site d’Aigues-Mortes, connu pour sa production de sel alimentaire sous la marque La Baleine, a récemment célébré ses 90 ans et affiche des résultats éclatants. Cependant, c'est à Salin-de-Giraud, un petit village isolé entre le Rhône et des étangs, que l'entreprise a récemment signé un contrat majeur avec le groupe chimique Kem One.

Ce nouvel accord marquant engage Kem One à acheter 250 000 tonnes de sel destinées à l'électrolyse chaque année pendant les 15 prochaines années. Ce sel, d'une pureté exceptionnelle, est crucial pour les procédés chimiques modernes, dépassant de loin celui traditionnellement récolté pour des usages tels que le déneigement. Pour répondre à cette demande, les Salins du Midi ont investi 10 millions d'euros dans de nouvelles installations, incluant une "essoreuse" et la création d'un bassin de purification.

Le sel sera acheminé par barges, deux par semaine, naviguant 12 km sur le Rhône et ses canaux jusqu'à Fos-sur-Mer, où se trouvent les installations de Kem One. Ce dernier ne se contente pas de produire du sel ; il fabrique également de l'hydrogène, du chlore pour le PVC, et de la soude, jouant ainsi un rôle essentiel dans l'économie française, malgré les défis rencontrés dans le secteur automobile.

Kem One, qui maintient 1 400 postes en France et réalise un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros, exploite par ailleurs une mine de sel à Vauvert, où une équipe de 15 personnes travaille. Cette mine, en activité depuis les années 1970, enrichit la chaîne d'approvisionnement en saumure transférée par pipeline vers Fos.

En termes d'innovation, Kem One a entièrement repensé son système d'électrolyse afin de réduire ses émissions de CO2, avec une économie attendue de 50 000 tonnes de gaz carbonique. Ce projet, le plus grand du genre à Fos-sur-Mer, bénéficie du soutien de l'État français.

Aux Salins du Midi, où la récolte du sel est également mécanisée, il y a un espoir de renouveau pour l'emploi local. Actuellement, 38 personnes travaillent sur le site, avec une histoire familiale qui se perpétue : Frédéric Picard, responsable des services généraux, évoque son aïeul arrivé de Grèce en 1891, et sa fille Kelly, qui représente la sixième génération en apprentissage dans l'entreprise.

Kelly se forme dans le domaine du commerce et du tourisme, contribuant à diversifier les activités des Salins, qui proposent également des gîtes et des locations sur ces terres salées aux paysages uniques. Ce partenariat entre les Salins du Midi et Kem One n'est pas seulement un accord commercial ; c'est un tournant qui solidifie l'avenir de la chimie en France et ouvre des perspectives nouvelles pour l'emploi et la durabilité.