Dans un contexte de mécontentement croissant face à la politique commerciale agressive de Donald Trump et à ses décisions controversées concernant la diversité dans les entreprises et la gestion du conflit russo-ukrainien, une majorité des Français exprime son indignation. Selon un sondage récent mené par l'Ifop pour le site touristique NYC.fr, près d'un tiers des Français (32 %) admettent boycotter activement des produits de marques ou d'entreprises américaines. Ce phénomène, habituellement rare en France, témoigne de l'émergence d'un mouvement de boycott inégalé dans l'Hexagone, poussé par l'attitude et les premiers édits du milliardaire républicain depuis son arrivée au pouvoir il y a quelques mois.

Les résultats du sondage sont frappants : non seulement 32 % des répondants affirment boycotter des produits américains, mais 62 % soutiennent les appels au boycott, une mobilisation sans précédent en France. Ce soutien au mouvement de boycott transcende les différences politiques, avec 72 % des électeurs de gauche et 65 % des personnes situées au centre-droit partageant ces sentiments. Même les partisans de la droite, bien que moins nombreux, se montrent réceptifs, avec 51 % d'entre eux en faveur de cette action.

Parmi les marques les plus souvent boycottées, Coca-Cola (48 %) et McDonald’s (44 %) se distinguent, suivies par d'autres géants de la restauration rapide comme Starbucks (15 %) et KFC (12 %). L'étude fait remarquer que les secteurs les plus touchés sont ceux où les consommateurs ont facilement accès à des alternatives non américaines, reflétant ainsi une volonté d'opter pour des produits locaux ou européens.

Il est intéressant de noter que ce mouvement de boycott n’est pas seulement une révolte contre Trump, mais également une réponse aux préoccupations économiques et sociétales des Français. En effet, 61 % des personnes ayant participé au sondage cherchent à exprimer leur désaccord envers les politiques internes et internationales de l'administration Trump. Une majorité écrasante de 62 % des boycotteurs déclare également vouloir soutenir l'économie française et défendre les intérêts économiques européens.

Cette résistance se double d’une critique des politiques de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) des entreprises américaines, qui suscite une forte inquiétude chez 44 % des participants, un chiffre qui grimpe à 52 % chez les électeurs de gauche. Le mouvement de boycott ne se limite donc pas à une simple réaction anti-américaine, mais s’inscrit dans un débat plus large sur l’identité économique et sociale européenne face à la mondialisation.

Alors que les tensions politiques continuent de monter, les conséquences de ce boycott pourraient aller bien au-delà du secteur commercial, touchant finalement à la perception des USA en France et aux échanges entre les deux nations.