« En 50 ans, l'éducation a connu une révolution totale. » C'est sur cette affirmation révélatrice que débute le reportage de Laetitia Kretz dans le magazine « Zone interdite ». À travers une analyse saisissante, elle met en lumière le contraste frappant entre les pratiques éducatives des années 1970 et celles d'aujourd'hui. Un simple repas familial où se mélangent trois générations illustre parfaitement cette évolution : les générations plus anciennes, empreintes de nostalgie, évoquent une éducation stricte, où les punitions physiques comme les gifles et autres corrections étaient monnaie courante, tandis que les plus jeunes jugent ces méthodes comme archaïques et adoptent une approche plus permissive.

Actuellement, la tendance penche résolument vers une pédagogie positive, axée sur la bienveillance, où l'amour et le bien-être des enfants priment sur l'autorité parentale. Toutefois, cette tendance peut se retourner contre leurs bénéficiaires. Caroline Goldman, psychologue spécialisée dans l’éducation des enfants, avertit : « Le bien-être n'est possible que si des limites éducatives sont clairement établies, des bornes invisibles à ne pas franchir. »

D'un autre côté, l'arrivée des réseaux sociaux a radicalement changé la donne. Bruno Humbeeck, chercheur en sciences de la famille, souligne : « Avec les réseaux sociaux, tout le monde se prend pour un expert. Le coaching positif a mis en lumière trois archétypes : le père ultra détendu, le parent ultra communicatif et le parent hyper permissif. »

Cette « hyper parentalité » entraine une inversion de l'autorité au sein des foyers, où les enfants prennent souvent le dessus sur leurs parents, créant des dynamiques familiales complexes et parfois désordonnées. Les enfants, habitués à évoluer sans limites, expriment un sentiment de puissance qui contraste avec l'époque où la hiérarchie parentale était incontestée. De plus, les adultes, bien intentionnés, semblent parfois trop investis dans la supervision de leurs enfants, alors que ces derniers préfèrent passer du temps près de leurs parents, à l'opposé de l’indépendance qui était autrefois valorisée.

Cette évolution soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'éducation et l'équilibre à trouver entre autorité et bien-être. En somme, alors que les pratiques éducatives se modernisent, il est primordial d’évaluer ce que cela implique pour les enfants de demain.