C'est un événement sans précédent dans le secteur de l'information. Le jeudi 16 janvier 2024, l'Agence France-Presse (AFP) a annoncé la signature d'un accord stratégique avec la start-up française Mistral AI. Cet accord inédite permettra à l'intelligence artificielle développée par Mistral de puiser dans les dépêches de l'AFP pour répondre aux questions des utilisateurs, marquant ainsi une avancée significative dans l'intégration de l'IA dans le journalisme.

Les détails financiers et la durée de ce contrat pluriannuel restent confidentiels. Cependant, Fabrice Fries, le PDG de l'AFP, a souligné que ce partenariat apportera "un nouveau courant de revenus" pour l'agence. De son côté, le cofondateur et directeur de Mistral AI, Arthur Mensch, a ajouté que l'AFP représente une source précieuse et vérifiée d'informations, essentiel pour le développement de l'IA en tant qu'outil d'information.

L'importance de cet accord est d'autant plus significative que Mistral AI s'impose comme un concurrent direct à des géants américains comme OpenAI, créateur de l'outil populaire ChatGPT. Mistral AI ambitionne non seulement de rivaliser avec ces plateformes, mais de devenir le leader dans le domaine de l'IA en Europe.

À partir de cette semaine, Le Chat, le robot conversationnel de Mistral AI, aura accès aux dépêches de l'AFP dans six langues : français, anglais, espagnol, arabe, allemand et portugais. Ce modèle fonctionnera de manière similaire à ChatGPT, offrant des réponses instantanées aux utilisateurs.

Les archives de l'AFP, accessibles depuis 1983, contiennent pas moins de 38 millions de dépêches, générées à un rythme de 2 300 par jour, selon M. Fries. Bien que le Chat ait accès à ces textes historiques, il est important de noter qu'il ne pourra pas utiliser les éléments visuels tels que les photos ou les vidéos.

Cette collaboration intervient également dans un contexte plus large où les médias traditionnels, y compris l'AFP, cherchent à diversifier leurs sources de revenus face à la crise du secteur. En 2023, l'AFP a enregistré un bénéfice net de 1,1 million d'euros, marquant la cinquième année consécutive de profitabilité.

Intéressant à noter, cet accord ne sera pas destiné à entraîner les modèles d'IA de Mistral, une décision qui assure la protection des contenus de l'AFP et son rôle unique dans l'éco-système médiatique. Cela soulève des questions quant à l'autonomie des agences de presse face aux grandes entreprises technologiques.

Alors que le paysage médiatique évolue rapidement, la collaboration entre l'AFP et Mistral AI pourrait bien redéfinir la manière dont l'information est produite et consommée à l'ère numérique. Ne ratez pas cette nouvelle qui pourrait transformer radicalement le futur de l'information!