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Ukraine, en direct : « Cet automne sera décisif pour la suite » de la guerre, affirme Volodymyr Zelensky lors de sa visite aux États-Unis

2024-09-22

La guerre entre l'Ukraine et la Russie a connu une intensification remarquable, notamment en raison de l'usage féroce des drones. Selon un rapport d'un think tank britannique, l'Ukraine perdait environ 10 000 drones chaque mois, ce qui équivaut à plus de 300 par jour, une statistic incroyable comparée à la flotte d’environ 3 000 drones de l'armée française.

Les forces ukrainiennes et russes emploient principalement de petits drones civils, accessibles et économiques, pour surveiller le terrain et orienter les frappes d'artillerie. Par ailleurs, certains d'entre eux sont modifiés pour transporter des charges explosives dans le but de cibler des positions ennemies, comme des tranchées ou des véhicules blindés.

Les drones suicides, plus rares, jouent également un rôle crucial dans cette lutte. Ces appareils, dotés d’explosifs, sont largués sans cibles définies. En réponse à cette menace, l'Ukraine se distingue en déployant des drones maritimes, comme des kayaks téléguidés bourrés de 450 kilos de TNT, défiant ainsi la marine russe.

Pour soutenir leur campagne, les deux camps se sont adaptés en achetant massivement des drones civils et en développant leur propre capacité de production. L'industrie ukrainienne, initialement à la traîne, a fait d'énormes progrès. Fin août, le ministre ukrainien de la Transformation numérique a révélé que le pays avait fabriqué une version du drone Lancet russe, à laquelle les Ukrainiens ont donné le nom de Peroun, référence au dieu slave de la foudre.

En revanche, la Russie, souffrant des sanctions occidentales qui entravent l'accès à des composants électroniques, est forcée de s'adapter. Elle a commencé à construire une usine spécialisée dans la production de drones suicides, la majorité d'entre eux étant de conception iranienne.

Les capacités de l'armée russe en matière de missiles restent floues. Selon les renseignements ukrainiens, Moscou disposerait de plusieurs milliers de missiles, mais leur état exact est incertain. En août 2023, des évaluations mentionnaient environ 2 300 missiles balistiques ou de croisière, en plus de réserves considérables de missiles S-300 et S-400.

Le soutien militaire de l'Occident à l'Ukraine est récemment devenu un sujet de préoccupation. Après des mois de promesses, les aides diminuent, notamment face à une pression politique croissante aux États-Unis et des blocages au sein de l'Union Européenne. L'Ukraine a espéré recevoir des chasseurs F-16 américains, dont elle a enfin pris livraison en août 2023, mais un incident tragique a vu l'un de ces avions s'écraser peu après, avec la perte de son pilote.

Depuis le début du conflit, des pays alliés ont promis 95 F-16 à Kyiv, mais la formation des pilotes reste cruciale pour l'utilisation efficace de ces avions. Entre-temps, les tensions avec des pays voisins, comme la Pologne, autour des importations de céréales ukrainiennes, s'aggravent. Des agriculteurs polonais ont bloqué les frontières, craignant que le blé ukrainien ne déstabilise leur marché.

Zelensky a plaidé pour des négociations avec Varsovie, déclarant que cette situation ne faisait que renforcer les intérêts de Moscou. Alors que le conflit se poursuit, l'avenir reste incertain, mais cet automne pourrait avoir des répercussions majeures sur la direction de cette guerre.