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Turquie : Prolongation de l'interdiction des manifestations à Ankara jusqu'au 1er avril, sept journalistes derrière les barreaux

2025-03-25

Auteur: Léa

Le gouvernorat d'Ankara a décidé de prolonger l'interdiction des rassemblements publics jusqu'au 1er avril inclus. Cette annonce a été faite le mardi 25 mars et intervient dans un contexte de manifestations massives à travers le pays suite à l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, figure emblématique de l'opposition. Les autorités turques, confrontées à un mouvement de contestation sans précédent depuis plus de dix ans, ont également imposé des restrictions similaires dans d'autres grandes villes comme Istanbul et Izmir.

Malgré les interdictions, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir devant la mairie d'Istanbul. Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a rapporté que 43 personnes avaient été arrêtées pour des actes provocateurs, tandis que l'on dénombre plus de 1 400 interpellations en l'espace de six jours liées aux rassemblements. Les autorités intensifient leurs efforts pour contrôler la situation, ajoutant un climat de tension palpable dans le pays.

En ce qui concerne la répression médiatique, un tribunal d'Istanbul a ordonné mardi la détention provisoire de sept journalistes turcs, dont un photographe de l'AFP, accusés d'avoir participé à des rassemblements jugés illégaux. Ces journalistes, qui couvraient les manifestations citoyennes, avaient été arrêtés à l'aube à leur domicile. Au total, dix journalistes ont été interpellés à Istanbul et Izmir pour avoir prétendument violé la loi sur les réunions et les manifestations, selon l'association de défense des droits humains MLSA.

Par ailleurs, l'arrestation d'Ekrem Imamoglu, accusé de corruption, a suscité des réactions indignées tant au niveau national qu'international. L'ancien maire a été incarcéré dimanche à la prison de Marmara, juste après que son parti, le CHP, a annoncé sa candidature aux élections présidentielles de 2028. Imamoglu a dénoncé ce qu'il qualifie de "procès inéquitable" et d'"exécution sans procès", soulignant ainsi l'angoisse qui règne autour de l'état de la démocratie en Turquie.