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Troupes au sol en Ukraine : La leçon stratégique de Tusk à Macron

2025-01-15

Auteur: Julie

De Paris à Varsovie, la communication des dirigeants européens évolue. Alors qu’Emmanuel Macron avait évoqué l’envoi possible de troupes occidentales en Ukraine, ses déclarations de février et mai 2024 ont suscité de vives réactions. Ce mercredi, le Premier ministre polonais Donald Tusk a pris des distances avec ce style de communication, soulignant la nécessité d'une approche plus mesurée.

« Qui, combien de soldats, quelle armée pourrait être envoyée sur le territoire ukrainien ? Je ne participerai pas à de telles spéculations. C’est une affaire grave », a-t-il déclaré aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, tout en appelant à une coopération renforcée entre la Pologne et l’Ukraine.

Donald Tusk a insisté sur le fait que le travail actuel doit se concentrer sur la création de mécanismes stables sécurisant la paix, plutôt que sur des annonces médiatiques sensationnelles. Il a exprimé la nécessité d’obtenir des garanties de sécurité respectées, que même la Russie devrait craindre. Ce faisant, il a mis l’accent sur l’importance de l’unité entre les alliés de l’OTAN.

Déjà en décembre dernier, Tusk avait rencontré Macron à Varsovie, soulignant qu’il n’y avait pas de projet pour envoyer des troupes polonaises. « La question n’est pas de montrer notre proximité, mais de garantir la sécurité », a-t-il déclaré, notant aussi que la Pologne est l’un des principaux fournisseurs d’aide militaire en Ukraine, avec une aide évaluée à 200 millions d’euros.

Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a précisé que la Pologne consacre une part importante de son PIB à la défense, représentant 4,7 % en 2025, ce qui surpasse largement les 2 % de la France. « Nous suivons maintenant les pas de la France, ce qui était impensable auparavant », a-t-il ajouté, mettant en avant la transformation des priorités militaires du pays.

En parallèle, Zelensky a signalé que les discussions sur l’envoi de troupes au sol sont en cours avec divers partenaires, mais a souligné que cela ne doit pas être la seule garantie pour l’Ukraine. Il a évoqué la nécessité d’un soutien logistique plus large, y compris des instructeurs militaires et des ressources pour le développement d’armements.

Tusk a également averti que la Russie aurait planifié des actes de terreur aérienne visant non seulement la Pologne, mais aussi des compagnies aériennes à l’échelle mondiale. « Les actes de sabotage et les attaques menées par la Russie nécessitent une réaction collective », a-t-il observé, soulignant l’urgence d’une réponse unie pour faire face à cette menace croissante.

Le spectre d'un conflit prolongé demeure, et les garanties de sécurité pour l'Ukraine après la guerre sont plus cruciales que jamais. Les dirigeants européens doivent maintenant démontrer leur capacité à collaborer sur ce front, ou risquer de voir la situation se détériorer encore davantage.