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Transport aérien : une ONG propose de taxer les passagers pour réduire les émissions de CO₂

2024-09-26

Introduction

Le secteur aérien devient de plus en plus une cible privilégiée pour les défenseurs de l’environnement, comme le montre la récente étude publiée par le Réseau Action Climat (RAC). Ce rapport, intitulé « Comment réduire le trafic aérien de manière juste et efficace ? », met en lumière le fait que tous les secteurs, y compris l’aviation, doivent contribuer à la réduction des émissions de CO₂ pour lutter contre le changement climatique.

Croissance du trafic aérien

Alexis Chailloux, porte-parole du RAC, déplore que le transport aérien n’ait pas encore amorcé la baisse nécessaire de ses émissions, alors que le nombre de passagers continue d’augmenter. En effet, cet été, le trafic aérien a non seulement retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie de Covid-19, mais les chiffres ont même franchi un nouveau cap, atteignant un taux de fréquentation record de 100,5 % en août par rapport à 2019.

Prévisions et enjeux futurs

Cette tendance à la hausse semble se maintenir avec des prévisions annonçant près de 5 milliards de passagers en 2024. De plus, le nombre d’avions commerciaux est estimé à doubler au cours des 20 prochaines années, ce qui pourrait aggraver l’empreinte climatique du secteur, aujourd'hui évaluée entre 2,5 % et 6 % des émissions mondiales de CO₂.

Doutes sur les progrès technologiques

La question des progrès technologiques, tels que les carburants durables ou les avions électriques, suscite également des doutes chez de nombreux experts. L’ONG affirme que ces solutions ne sont pas encore prêtes à répondre aux besoins immédiats du secteur.

Mesures proposées par le RAC

Pour renverser la situation, le RAC appelle à des mesures radicales pour réduire le trafic aérien. Parmi les neuf propositions notables se trouvent l'interdiction des jets privés ainsi que la fin de systèmes comme les miles aériens. Une des propositions les plus marquantes consiste à introduire une « taxe grands voyageurs », qui viserait à taxer les plus riches, ces derniers étant responsables de 42 % des émissions de CO₂ selon l’ONG.

Inégalités dans l'utilisation du transport aérien

Ce constat repose sur une enquête sur la « Mobilité des personnes », réalisée entre 2018 et 2019. Elle révèle que sur 100 passagers aériens, 37 étaient des cadres supérieurs tandis que seulement 8 étaient des ouvriers, mettant en lumière un déséquilibre choquant dans l’utilisation du transport aérien à des fins de loisirs ou d'affaires.

Urgence d'agir

Le temps presse : alors que la planète fait face à une crise climatique de plus en plus pressante, les experts s'accordent à dire qu'il est impératif d'agir dès maintenant. Une approche équitable et proactive est essentielle pour garantir un avenir durable, et le secteur aérien doit rapidement prendre la responsabilité de ses émissions croissantes.