Divertissement

Procès des viols de Mazan : Plus de 200 hommes s'engagent contre "la domination masculine"

2024-09-21

FÉMINISME - « Pour en finir avec la domination masculine. » Voici la philosophie de la « feuille de route » signée par plus de 200 hommes, dont des personnalités telles que l'écrivain Gaël Faye, l'humoriste Guillaume Meurice et le chanteur Eddy de Pretto. Ce manifeste, publié le samedi 21 septembre par Libération, fait suite au choc suscité par le procès des viols de Mazan.

Parmi les signataires se trouvent également des figures connues comme l'acteur et réalisateur Gilles Lellouche, le dramaturge Alexis Michalik et le rappeur Vin's. Cette initiative vise non seulement à sensibiliser, mais aussi à provoquer une réflexion sur le rôle des hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

« L’affaire Pelicot nous l’a prouvé, la violence masculine n’est pas l’apanage de monstres, mais une problématique impliquant des hommes ordinaires », souligne Morgan N. Lucas, militant et thérapeute à l’origine de cette tribune. Il insiste sur la nécessité de reconnaître que tous les hommes, plutôt que d’être des victimes d’un système défaillant, sont en réalité bénéficiaires d’une structure qui opprime les femmes. « Puisque nous sommes tous le problème, nous pouvons également être la solution », ajoute-t-il.

Cette « feuille de route » exhorte les hommes à adopter un nouveau comportement : « Arrêtons de voir le corps des femmes comme un corps à disposition ; cessons de nous focaliser sur nous-mêmes et d’inverser la charge victimaire ; mettons un terme à l’idée qu’il existe une nature masculine justifiant nos comportements ; et, surtout, cessons de protéger nos semblables masculins dans des cercles fermés », énonce-t-il.

En résonance avec le procès de Mazan, cette tribune est aussi une réponse à la controverse engendrée par le hashtag #notallmen (#pastousleshommes) sur les réseaux sociaux. Cette expression, utilisée surtout par des hommes, vise à limiter la discussion sur les violences sexuelles à des cas individuels, sans reconnaître la nature systémique de ce fléau.

Morgan N. Lucas déplore : « Beaucoup estiment que le procès de ces 51 violeurs constitue en réalité le procès de la masculinité. Au lieu de s’élever contre les atrocités commises par Dominique Pelicot, certains se scandalisent simplement d’être mis dans le même panier.

Sans mentionner son nom, il répond également à l’appel de l’acteur Vincent Lindon, qui avait plaidé pour une « feuille de route » pour être un meilleur féministe. Lucas conclut en déclarant : « La voici, proposée par un homme à d’autres hommes, car il est temps de cesser de demander aux femmes de nous mâcher le travail. »

Il est impératif que ce mouvement prenne de l'ampleur, car la lutte contre les violences basées sur le genre nécessite l'engagement de tous. Les hommes qui s'impliquent dans ce combat sont non seulement des alliés précieux, mais ils contribuent également à changer les mentalités et à créer un environnement plus sûr et respectueux pour tous.