"Ton corps, mon choix. Pour toujours." Ce message, lancé par l'influenceur masculiniste et controversé américain, Nicholas J. Fuentes, a déferlé sur les réseaux sociaux quelques heures après la victoire de Donald Trump à la présidentielle, le 6 novembre. Depuis, ce slogan provoquant a été partagé des milliers de fois par des individus affichant des opinions misogynes et est désormais présent sur certains campus américains.

Ce slogan détourne le célèbre "mon corps, mon choix", emblème des luttes féministes pour le droit à l'avortement et luttant contre les violences faites aux femmes. Le tweet de Fuentes a généré plus de 95 millions de vues sur X en l'espace d'une semaine. Lors de son émission quotidienne en ligne, il a affirmé : "Les hommes reviennent au pouvoir ! Nous vous maintiendrons à terre pour toujours. Vous ne contrôlerez jamais vos corps."

« Nous sommes de retour »

Nicholas J. Fuentes n'est pas le seul à faire entendre sa voix misogyne. Selon l'Institute for Strategic Dialogue (ISD), les mentions du slogan "ton corps, mon choix" ainsi que l'expression dégradante "retourne dans la cuisine" ont explosé de 4 600 % dans les 24 heures qui ont suivi l'élection. Beaucoup de femmes rapportent des cas de harcèlement sur les réseaux sociaux. Une utilisatrice de TikTok a été contrainte de supprimer une vidéo à cause de menaces explicites, où des hommes ont osé écrire que son corps n'était pas le sien et qu'ils espéraient qu'elle soit agressée.

Le mouvement masculiniste semble même s'étendre au-delà des écrans. Sur plusieurs campus américains, des étudiants ont été filmés en train de scander "Ton corps, mon choix" durant des manifestations. Récemment, une vidéo tournée sur le campus de l'Université de l'État de Louisiane (LSU) a pris de l'ampleur sur Internet, relayée par Fuentes lui-même. Sur Facebook, certains parents et étudiants rapportent avoir reçu des menaces explicites : "Je te conseille de dormir avec un œil ouvert ce soir", a révélé un rapport de l'ISD.

Face à cette montée inquiétante de la misogynie, des voix s'élèvent pour dénoncer cette vulgarisation d'un discours déjà nuisible, qui semble légitimer des comportements de violence et de déshumanisation envers les femmes. Alors que les luttes pour les droits des femmes avancent malgré les défis, cette slogan virulent rappelle combien il est crucial de rester vigilant face à l'intolérance et au machisme, qui ne cessent de se manifester, avec Trump comme symbole d'une époque de régression sociale. Les mouvements féministes continuent de s'organiser pour contrer cette vague de haine et protéger les droits fondamentaux des femmes.