Tensions croissantes : La Corée du Nord tire des missiles vers le Sud avant le retour de Trump
2025-01-14
Auteur: Léa
Le climat géopolitique en Asie de l'Est est sur le point de se détériorer alors que, une semaine seulement après avoir affirmé avoir testé un nouveau « missile hypersonique », la Corée du Nord a procédé au tir de plusieurs missiles balistiques à courte portée vers la mer de l'Est, également connue sous le nom de mer du Japon, le mardi 14 janvier. Ce lancement intervient à un moment critique, à quelques jours de l'investiture de Donald Trump, alimentant les spéculations sur de nouvelles provocations de la part de Pyongyang.
Le généralissime de l’armée sud-coréenne a indiqué que les tirs avaient eu lieu vers 9 h 30 (1 h 30, heure de Paris) et avaient atteint une distance de 250 kilomètres avant de plonger dans les eaux. Les agences de renseignement de la Corée du Sud et des États-Unis ont déclaré avoir anticipé ce lancement, soulignant la préparation et la vigilance continue face aux menaces nord-coréennes.
Choi Sang-mok, président par intérim de la Corée du Sud, a immédiatement condamné ces actions, qualifiant les lancements de flagrant mépris des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Les États-Unis, par l'intermédiaire de leur commandement militaire pour l'Indo-Pacifique, ont également exprimé leur indignation, appelant Pyongyang à « s'abstenir de toute provocation supplémentaire ».
L’analyse des experts, comme Yang Moo-jin de l'Université des études nord-coréennes, suggère que ces tirs pourraient être une manœuvre délibérée pour exercer une pression avant le second mandat de Donald Trump. Durant son premier mandat (2017-2021), Trump avait tenté de normaliser les relations avec Kim Jong-un, échangeant même des rencontres historiques. Malgré cela, la Corée du Nord a depuis adopté une position plus belliciste et a renforcé son statut de puissance nucléaire, inscrit désormais dans sa Constitution.
Le lancement de mardi survient à peine une semaine après que Kim Jong-un a présenté un missile balistique hypersonique de portée intermédiaire, qu'il prétendait destiné à « dissuader tous les rivaux » dans la région du Pacifique. Ce test a eu lieu en pleine visite du secrétaire d'État américain en Corée du Sud, soulignant l’urgence de la situation.
Parallèlement, les relations entre Pyongyang et Moscou se sont renforcées depuis le début de la guerre en Ukraine, avec un pacte de « assistance mutuelle en cas d’agression » qui a été signé en 2024. Alors que Séoul, Kiev et Washington allèguent que plus de 10 000 soldats nord-coréens ont été déployés pour soutenir l'effort de guerre russe, ces accusations révèlent une interrelation complexe entre les deux nations, potentielles complices dans un système international en désordre.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a exprimé des préoccupations quant au fait que la Russie pourrait reconnaître officiellement la Corée du Nord comme un État nucléaire, une décision qui bouleverserait l'équilibre mondial et compromettrait les efforts pour désarmer le régime de Kim. Les enjeux sont élevés et chaque tir et chaque déclaration ne font qu'ajouter à ce cocktail explosif que représente la péninsule coréenne.