Tension croissante sur le "spread" : la France emprunte à 3,2 % sur 10 ans
2024-12-27
Auteur: Philippe
La récente nomination du gouvernement n’a pas calmé les marchés, bien au contraire. Ce vendredi, le rendement des obligations de l'État français à 10 ans a grimpé à plus de 3,2 %, tandis que son homologue allemand stagnait autour de 2,38 %. Ce phénomène, connu sous le nom de "spread", a donc dépassé les 0,81 point de pourcentage, atteignant le même niveau qu’en juin dernier, coincé entre l'angoisse des investisseurs et les incertitudes politiques qui entourent le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron.
L’écart des rendements est un indicateur clé de la confiance des investisseurs envers la France comparée à l'Allemagne, considérée comme le pilier économique de l'Europe. Le spread pourrait atteindre son sommet pour 2024, comme cela s’est produit en décembre dernier avec un pic à 0,87 point de pourcentage. La situation s’aggrave également avec une éventuelle censure politique, nourrissant les spéculations autour d’une autre dissolution de l’Assemblée nationale.
John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud, souligne que les mois à venir seront marqués par une grande volatilité sur les marchés en attendant les mesures du gouvernement Bayrou et la dissolution probable l'année prochaine. L’inquiétude principale demeure cependant la capacité de la France à réduire son déficit qui, selon des estimations récentes, devrait s'élever à 6,1 % du PIB pour cette année, un chiffre alarmant qui place la France sur la liste noire des pays européens en matière de gestion des finances publiques.
François Bayrou, le nouveau ministre de la Justice, évoque un objectif insatisfaisant de 5 % de déficit, sans communiquer de détails concrets. Avec Bruxelles mettant la France sous procédure de déficit excessif, la tension entre le besoin d’assainir les finances publiques et les réalités politiques atteint son paroxysme. Les investisseurs craignent que la France ne puisse jamais atteindre le plafond de 3 % autorisé par les règles de l'UE, étant donné sa situation actuelle, qui est déjà pire que celle de nombreux autres États membres, à l’exception de la Roumanie.
En résumé, alors que la France fait face à des défis économiques de taille, la question demeure : le gouvernement sera-t-il capable d'inverser la tendance avant que la situation ne devienne catastrophique ? Restez à l'écoute pour des mises à jour sur cette situation critique.