
TEMOIGNAGE. "L'endométriose a mis à mal ma carrière" : une maladie encore trop méconnue qui freine le potentiel des femmes
2025-03-06
Auteur: Sophie
L'endométriose, une affection touchant près de 10% des femmes en âge de procréer, a des répercussions considérables sur leur vie professionnelle. Selon une étude menée par EndoFrance en 2020, 65% des femmes touchées par cette maladie affirment que leur quotidien professionnel en souffre. En France, cela représente environ deux millions de femmes, et plus de 198 millions dans le monde, un chiffre comparable à la population du Brésil. Camille Derveaux Ringot, une femme ayant elle-même vécu les effets dévastateurs de cette maladie, témoigne.
Le parcours de Camille Derveaux Ringot
Diagnostiquée tardivement en 2014, Camille, aujourd’hui âgée de 35 ans, a souffert d’errance médicale durant des années avant de se voir reconnaître son état. L’adenomyose, les douleurs chroniques, et la fatigue intense ont gravement affecté sa carrière dans le domaine de la finance et du marketing, la contraignant à démissionner. Elle a cependant mis ce parcours difficile à profit en créant Gyneika, une gamme de produits axée sur la micronutrition pour aider les autres femmes atteintes d’endométriose.
Les symptômes et leur impact
Les symptômes de l'endométriose sont variés et peuvent inclure des douleurs abdominales, des troubles digestifs et des périodes d'incapacité à travailler. Camille évoque des épisodes de douleur si intense qu’elle a dû feindre une grippe au travail. "C'est comme si on me mettait des bâtons dans les roues sans que je m'en rende compte", dit-elle.
Stratégies de gestion
Au fur et à mesure, Camille a cherché des stratégies pour mieux gérer sa maladie. Elle a adopté une approche globale impliquant des soins médicaux, de la micronutrition, du yoga et de l'ostéopathie. Ces changements ont aidé à réduire la fréquence et l'intensité de ses crises, lui permettant de mieux s'organiser et de rendre son environnement de travail plus accessible. Elle recommande d’utiliser les ressources disponibles au travail, telles que le télétravail, pour s’adapter à ses besoins.
Ouvertures et discussions
Malgré ses difficultés, Camille a réalisé l’importance d’être ouverte sur sa maladie avec ses collègues. "En parler m’a permis de m’ouvrir à une compréhension mutuelle et a rendue l’atmosphère de travail plus favorable", explique-t-elle. Il est essentiel d’écarter les tabous et de reconnaître l'impact de l'endométriose sur la vie professionnelle des femmes, ainsi que d'encourager des politiques d’entreprise qui favorisent l’adaptation au travail.
La question du congé menstruel
La question du congé menstruel revient souvent dans les discussions sur les maladies comme l'endométriose. Si cela peut sembler une solution rapide, Camille met en garde : "L'endométriose ne se limite pas à des douleurs mensuelles, c'est une affection complexe nécessitant une prise en charge globale. Il est impérieux que le monde du travail élargisse sa réflexion sur la gestion des handicaps et maladies invisibles."
Conclusion
En somme, le témoignage de Camille Derveaux Ringot met en lumière l’urgence d’une meilleure reconnaissance et d’une plus grande sensibilisation à l'endométriose. En mobilisant le soutien des entreprises et en favorisant le dialogue, nous pouvons contribuer à un environnement de travail plus inclusif pour toutes les femmes.