Tchad : La mort tragique de Saleh Déby Itno, l’oncle du président et figure de l'opposition
2024-12-25
Auteur: Louis
Saleh Déby Itno, oncle paternel et fervent opposant du président tchadien, Mahamat Idriss Déby, est décédé le mardi 24 décembre au Caire, selon des informations fournies par un proche et un communiqué du Parti socialiste sans frontières (PSF), où il militait activement. Il avait été évacué d'urgence dans la nuit de lundi à mardi vers les Émirats arabes unis pour des soins médicaux. Malheureusement, il a succombé à ses blessures dès son arrivée en Égypte. Son corps a été rapatrié dans la nuit, et une prière mortuaire a eu lieu mercredi matin. Il sera inhumé à Amdjarass, dans l'est du Tchad, à proximité de son frère aîné, Idriss Déby Itno.
Le général Saleh Déby Itno avait rejoint le PSF début 2024, sous la direction de Yaya Dillo, considéré comme le principal rival de Mahamat Idriss Déby. Cependant, Yaya Dillo a été tué lors d'un assaut militaire sur le siège de son parti le 28 février, juste avant les élections sénatoriales. Saleh Déby, qui avait été arrêté lors de cette opération, a passé cinq mois en détention avant d'être libéré.
Le PSF a qualifié la mort de Saleh Déby Itno de meurtre, s'inscrivant dans une série d'attaques contre l'opposition, mentionnant également les assassinats de figures importantes comme Yaya Dillo Djérou. Par ailleurs, jeudi, 23 membres de la famille de Yaya Dillo, arrêtés lors de l'assaut, ont été libérés, mais pas le secrétaire général du PSF, Robert Gam, selon un membre de sa famille. Les organisations de défense des droits de l'homme critiquent régulièrement la répression brutale de toute forme d’opposition au Tchad.
Le président Mahamat Idriss Déby a été installé au pouvoir par l'armée le 20 avril 2021, suite à la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles après plus de 30 ans de règne. Mahamat a été élu président en mai 2024 lors d'élections contestées, qualifiées par certaines ONG internationales de « ni libres ni crédibles ». Dimanche prochain, le pays se prépare à organiser des élections provinciales et locales, ainsi que les premières législatives depuis 2011, malgré l’appel au boycott de l’opposition, dénonçant une « mascarade » orchestrée d'avance.
Cette situation politique instable et tragique fait écho à des tensions déjà palpables au Tchad, où la lutte pour le pouvoir devient cruciale, surtout à la lumière des récents événements tragiques. Quel impact cela aura-t-il sur l'avenir du pays ? Les experts s'inquiètent de la possibilité d'une escalade de la violence et de l'instabilité, alors que des élections se profilent et que la contestation semble s'intensifier.