En Syrie, la violence ne connaît pas de répit, alors que les affrontements continuent de faire rage entre les forces du régime de Bachar al-Assad et les milices alaouites qui refusent de rendre les armes. Cette situation chaotique est aggravée par les témoignages inquiétants d’exactions croissantes contre les civils alaouites, qui se multiplient sur les réseaux sociaux, révélant une réalité choquante.

Jusqu'à présent, il était difficile d'obtenir des preuves concernant ces violences. Les nouvelles autorités syriennes minimisaient les incidents, les qualifiant de "cas isolés". Toutefois, une tendance inquiétante émerge avec une prolifération de vidéos sur les plateformes sociales, où l'on peut voir des brutalités et des agressions virulentes.

Dans une vidéo particulièrement troublante, plusieurs hommes sont vus lourdement agressés par des rebelles armés alors qu'ils rentrent chez eux, portant des galettes de pain. Une voix en off s'exclame : "Voilà ces chiens d'Alaouites !". Malgré les supplications d'un homme blessé, qui se présente comme un simple civil, il est hué pour se taire. Un rebelle interroge : "C'est vous les porcs qui avez tué nos frères ?" mettant en lumière un climat de vengeance aveugle et effrayant.

Des représailles indiscriminées

Depuis la chute du régime, survenue le 8 décembre, la peur régit le quotidien des civils alaouites, qui redoutent la vengeance des rebelles. Des factions, comme celles issues du Front al-Nosra, ont déjà mené des attaques contre la communauté alaouite depuis le début de la guerre civile. Si l'élite alaouite a largement profité des bénéfices du régime des Assad, la majorité des civils a, quant à elle, vécu dans l'angoisse et la pauvreté induites par un régime qui les a délibérément marginalisés.

Un proverbe de Hafez al-Assad affirmant "Si tu veux que ton chien garde ton troupeau, ne lui donne pas trop à manger" illustre bien la stratégie manipulatrice du régime. Pendant ce temps, les nouvelles autorités promettent de protéger les diverses minorités ethniques et religieuses du pays, mais la pression monte pour prouver leur capacité à maîtriser la situation et à empêcher des escalades de violence plus catastrophiques.

Avec l'instabilité persistante et la montée des tensions intercommunautaires, le peuple syrien s'interroge : vers quel avenir se dirige ce pays déchiré ? Les vidéos choquantes qui inondent les réseaux sociaux ne sont que le reflet d'une fracture profonde au sein de la société syrienne, et l'angoisse des civils ne fait que grandir. Le monde retient son souffle, espérant un changement, mais craignant le pire.