Nation

Procès des viols de Mazan : une quinzaine de condamnés font appel – une affaire qui ne dit pas son dernier mot

2024-12-28

Auteur: Pierre

Le procès des viols de Mazan, qui a profondément marqué l'opinion publique, est loin d'être finalisé. Suite à la décision rendue par la cour criminelle du Vaucluse, où 51 hommes ont été condamnés à des peines oscillant entre un an ferme et vingt ans de réclusion, au moins une quinzaine d’accusés ont décidé de faire appel. Ils disposent jusqu’au 30 décembre pour officialiser leur demande, relançant ainsi le débat sur les violences faites aux femmes.

Au cœur de ce dossier emblématique, la douleur de Gisèle Pelicot, qui a été l'objet d'horreurs inimaginables orchestrées par son ex-mari, Dominique Pelicot. Ce dernier a écopé de la peine maximale de 20 ans pour avoir drogué et violé son épouse, l'obligeant par la suite à subir des agressions d'hommes recrutés via Internet durant une décennie. Bien que les peines prononcées soient sévères, elles sont inférieures aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé des condamnations variant de 4 à 18 ans de prison.

L'avenir judiciaire de cette affaire pourrait s'étendre sur plusieurs mois supplémentaires. Selon la loi, le nouveau procès devra se tenir dans un délai de six mois, potentiellement renouvelable, devant un jury populaire. Cela offre également aux accusés la possibilité de retirer leur appel, ce qui soulève des questions sur le remboursement et la responsabilité des victimes, ainsi que sur la réhabilitation des prévenus.

Les avocats de Gisèle Pelicot ont partagé leur position sur ces développements. Me Stéphane Babonneau a été clair : « Ma cliente respecte le droit de chacun à faire appel et ne critiquera pas cette décision, mais elle aurait souhaité que cette affaire se termine avec le premier procès. » Un sentiment partagé par de nombreux défenseurs des droits des femmes qui espèrent que justice sera rendue sans prolongement indéfini.

Parmi les condamnés ayant fait appel, on note la présence de Charly Arbo, condamné à 13 ans de prison après avoir été reconnu coupable d’avoir rendu visite à plusieurs reprises aux Pelicot. Redouane El Fahiri, un infirmier quinquagénaire, a également annoncé son intention de contester sa condamnation de 8 ans. Cependant, une grande question demeure : Dominique Pelicot, dont la peine a été la plus sévère, choisira-t-il aussi d'aller en appel ? Son avocate n'a pas écarté cette possibilité lors du verdict initial.