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Syrie : Des Changements Controversés dans les Manuels Scolaires Suscitent l'Inquiétude – Le Ministère de l'Éducation Tente d'apaiser les Tensions

2025-01-02

Auteur: Chloé

Le ministre de l'Éducation syrien du gouvernement de transition, Nazir Al-Qadri, a récemment déclaré dans un communiqué publié sur Telegram que « les programmes de toutes les écoles syriennes resteront inchangés jusqu'à la formation de comités spécialisés pour les examiner ». Cette annonce vise à calmer une controverse qui a éclaté suite à une publication le 1er janvier sur Facebook, engendrant plus de 14 000 réactions.

Cette publication révélait des documents suggérant plusieurs « modifications » des programmes scolaires allant de la première année du primaire à la troisième année du secondaire. Parmi ces changements, on note l'interprétation d'un verset coranique qui évoque « ceux qui ont provoqué la colère » de Dieu, décrit comme ayant trait aux juifs et aux chrétiens. De plus, la phrase patriotique « sacrifier sa vie pour défendre sa patrie » a été substituée par « sacrifier sa vie pour la cause de Dieu ». Des changements majeurs sont également prévus dans les matières historiques, philosophiques et religieuses, tandis que des poèmes traitant des femmes et de l'amour seraient purement et simplement supprimés, le tout en invoquant un « intérêt général ».

De telles modifications suscitent une vive préoccupation parmi les militants et les observateurs. Un critique anonyme a déclaré que ces changements sont empreints d'« idéologies extrémistes ». Lors d'un entretien avec CNN Arabic, des spécialistes ont mis en exergue l'élimination de la théorie de l'évolution des livres de sciences, qualifiant cela de régression significative.

Shiyar Khaleal, un activiste et journaliste kurde yézidi, a exprimé son inquiétude sur Facebook, affirmant que « l’éducation fondée sur des idéologies extrémistes peut façonner des individus dont les idées menacent la sécurité régionale et internationale ». Il a averti que « changer le programme scolaire sous la supervision de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) n’est pas seulement un danger éducatif, mais représente une menace à long terme pour le tissu social et l’avenir de la Syrie ».

La situation est d'autant plus alarmante que le contexte syrien reste volatile, et que des inquiétudes croissantes émergent quant à l'éventualité d'une radicalisation des jeunes Syriens à travers un système éducatif manipulé. Comment le gouvernement syrien répondra-t-il à ces critiques ? La communauté internationale observera-t-elle cette dynamique de près ? Les conséquences pourraient bien s'étendre au-delà des frontières syriennes.