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Sur le Front Syrien : Opération Choc à Homs contre les Restes du Régime de Bachar al-Assad

2025-01-02

Auteur: Sophie

Jeudi 2 janvier, les forces de sécurité syriennes ont entrepris une "opération de ratissage à grande échelle" à Homs, une ville stratégique du centre de la Syrie, comme l’a rapporté un média officiel. Cette opération cible en particulier des quartiers de la minorité alaouite, d’où provient le clan de l'ancien président déchu, Bachar al-Assad. Selon des sources d'ONG sur le terrain, l'opération vise à capturer des "criminels de guerre" et des individus ayant refusé de rendre leurs armes ou de se présenter aux centres de régularisation créés par le nouveau pouvoir.

Les autorités ont indiqué qu'elles recevaient des informations sur la présence continue de membres des milices pro-Assad, appelées les "chabiha", qui s'étaient retranchés dans certains quartiers de Homs, refusant de se soumettre au gouvernement de transition en place. Suite à une offensive rapide menée par des groupes rebelles islamistes ayant renversé le régime en décembre, le gouvernement a initié un processus d’enregistrement des anciens soldats afin de démobiliser ceux encore armés.

Dans le cadre de cette opération, un couvre-feu a été imposé dans plusieurs secteurs de la ville, tandis que des troupes d'infanterie et des forces blindées ont été déployées pour chercher ceux qui persistent à ignorer les appels à la désarmement. Le Ministère de l'Intérieur a exhorté les citoyens des zones majoritairement alaouites à "rester chez eux" et à collaborer pleinement avec les forces de sécurité.

Des témoins situés dans des quartiers tels qu'Akrama ont raconté des scènes inquiétantes : "Des chars sont entrés dans notre quartier, et des annonces par haut-parleurs nous demandaient de nous éloigner des fenêtres. Nous avons entendu des tirs nourris et des ferventes fouilles de maisons, où des jeunes hommes ont été arrêtés," a confié l'un d’eux à l’AFP, sous couvert d’anonymat.

Cette chasse aux hommes ciblés fait partie d'une campagne plus large pour endiguer toute forme de contestation qui pourrait menacer l'unité nationale de la Syrie. Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, a ajouté que cette opération visait spécifiquement ceux ayant organisé ou participé aux manifestations alaouites arrêtées ces dernières semaines, que le gouvernement a perçues comme une défiance à son autorité.

La situation à Homs est désormais alarmante, alors que la ville continue de subir les contrecoups des luttes de pouvoir. Les tensions montent, et les ramifications de cette opération pourraient bien avoir un impact durable sur l'équilibre fragile des forces en Syrie.