"C'est un tournant majeur" : la fin des exportations de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine
2025-01-01
Auteur: Marie
Le géant énergétique russe Gazprom a déclaré que les exportations de gaz vers l'Europe, transitant par l'Ukraine, ont été définitivement suspendues mercredi à 08h00 (05h00 GMT), à l'expiration d'un accord bilatéral de transit que Kyiv a choisi de ne pas renouveler pour des raisons de "sécurité nationale". Cette décision marque la fin d'une ère pour la voie d'acheminement de gaz la plus ancienne et historiquement significative entre la Russie et l'Europe. La Russie s'appuiera désormais sur le gazoduc TurkStream, qui traverse la mer Noire et alimente principalement le sud-est de l'Europe.
Le non-renouvellement de cet accord, établi il y a cinq ans, intervient à un moment critique alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine entre dans sa troisième année, et alors que les tensions sont montées d'un cran suite à l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014. L'Ukraine a clairement affirmé qu'elle ne prolongerait pas cet accord gazier, soulignant la nécessité de protéger ses intérêts nationaux.
"C'est un tournant majeur"
Dans un communiqué diffusé mercredi, le ministère ukrainien de l'Énergie a confirmé que le gaz russe ne transitait plus par son territoire. "C'est un tournant majeur dans l'histoire énergétique de l'Ukraine et de l'Europe", a déclaré le ministre German Galoutchenko, en insistant sur les raisons de sécurité nationale qui ont motivé cette décision. Cette rupture officielle est perçue comme un signal fort aux partenaires européens, de la détermination de l'Ukraine à se distancer des ressources énergétiques russes.
Depuis le début de l'offensive russe en février 2022, que l'Ukraine et ses soutiens occidentaux qualifient d'invasion, l'Union européenne a redoublé d'efforts pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Des solutions alternatives, incluant le développement de sources d'énergie renouvelable et le renforcement des importations de gaz en provenance d'autres pays, sont déjà en place pour minimiser l'impact de cette suspension sur le marché européen.
Les experts s'inquiètent néanmoins des conséquences économiques que cela pourrait engendrer pour l'Ukraine, qui dépendait fortement des frais de transit pour ses revenus. Ce changement marquerait également une transformation dans les relations énergétiques en Europe, forçant les pays européens à réévaluer leurs stratégies énergétiques à long terme. La question qui demeure est : l'Europe pourra-t-elle se passer des ressources russes sans sacrifier sa sécurité énergétique?