Nation

Strasbourg : Le Préfet met en garde les parents après les violences du Nouvel An

2025-01-07

Auteur: Jean

Suite aux récentes violences urbaines survenues à Strasbourg lors de la soirée de Nouvel An, le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski, a adressé un courrier aux parents des jeunes interpellés pour leur rappeler leurs responsabilités parentales et évoquer d’éventuelles sanctions. « Entre 70 et 80 interpellations ont été effectuées sur l’Eurométropole, un chiffre alarmant en l’espace d’une semaine », a précisé le préfet.

Les incidents les plus sérieux ont éclaté durant la nuit du 31 décembre, bien que des troubles aient été signalés les jours précédents, notamment des véhicules incendiés et des tirs de mortiers. Face à cette situation préoccupante, Jacques Witkowski a exprimé des doutes sur la capacité des parents à assumer correctement leurs rôles. « Au regard de la gravité des faits, je m’interroge sur votre capacité à remplir vos obligations parentales de manière satisfaisante », a-t-il noté.

Les mesures de contrôle s’étendent également aux parents étrangers des mineurs interpellés, qui ont été convoqués à la préfecture. « S'ils ne se présentent pas ou ne fournissent pas d'éléments concluants, je devrais envisager de réexaminer votre droit au séjour en France », a-t-il averti. Pour les parents français, ils sont encouragés à demander de l’aide auprès des services sociaux en cas de difficultés éducatives avant qu’une procédure de sanction ne soit envisagée.

Le préfet a rappelé l’arrêté préfectoral en vigueur le soir du 31 décembre, interdisant aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés d'être présents dans la rue. « Il y avait des mineurs dans la rue à 23 heures, avec des bouteilles incendiaires et des mortiers d’artifice... Les parents ne peuvent rester insensibles à cela. J’ai donc voulu les interpeller : que fait votre fils dans la rue ? », a-t-il insisté.

Cette recrudescence de violence pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Strasbourg soulève de sérieuses inquiétudes chez les autorités locales. « Nous faisons face à des délinquants habitués, qui brûlent des voitures pour le plaisir et pour faire la fête. Il est essentiel que nous réfléchissions collectivement pour tenter de contrer ce phénomène et envisager des solutions concrètes », a ajouté le préfet. Il a également exprimé ses inquiétudes quant aux ressources policières mobilisées chaque soir dans ce climat tendu, alors que d'autres priorités, comme la sécurité des marchés de Noël, nécessitent également une attention soutenue.

Enfin, Jacques Witkowski, ayant déjà été confronté à des épisodes de violences urbaines dans ses précédents postes dans l'Hérault et en Seine-Saint-Denis, a noté une « ampleur systémique » particulièrement inquiétante à Strasbourg. « Pensez à l'image que cela renvoie de notre ville : nous passons de la magie des marchés de Noël à des émeutes et une présence policière accrue en l’espace de deux jours. Cela doit nous alerter », a-t-il conclu.