Une découverte archéologique fascinante a été faite récemment à Pompéi, où des chercheurs ont mis à jour une « tiny house » romaine qui date de l'époque antique. Cette maison, bien que petite, se distingue par sa décoration éclatante et étrangement érotique, révélant les goûts artistiques audacieux de ses anciens habitants.

Cette habitation, retrouvée en octobre 2023, est rehaussée de fresques aux couleurs vives, dont l'une illustre une scène charnelle entre un satyre et une nymphe, délicieusement installés sur un lit. Une autre fresque met en scène le mythique récit d'Hippolyte et Phèdre, où Phèdre, éperdue, tente de dissimuler son désir inavoué. La maison a été nommée la « Maison de Phèdre » en hommage à cette tragédie qui plonge au cœur des passions humaines et des conséquences de la répression.

Située le long de la célèbre Via dell’Abbondanza, l'artère principale de Pompéi, cette maison se trouvait au milieu d'une rue animée, regorgeant de commerces, ateliers et tavernes. Étrangement, les archéologues n'ont pas trouvé d'atrium, typique de l'architecture romaine, ce qui soulève des questions sur la conception de cette petite résidence. Cependant, ils ont été émerveillés par la finesse de ses décorations murales, qui rivalisent avec celles de la « Maison des Peintres au travail », célèbre pour ses œuvres d'art raffinées.

En effet, ces fresques ne se limitaient pas à des représentations érotiques. Les chercheurs ont également découvert des illustrations d'un couple divin, probablement Vénus et Adonis, et d'autres scènes mythologiques, dont un Jugement de Pâris. Ces fresques confirment que l'art érotique était omniprésent dans le quotidien des différentes classes sociales de Pompéi, sans que ce sujet ne soit perçu comme tabou.

Une des découvertes les plus insolites était celle d'une fresque représentant un homme avec un immense phallus, trouvée dans la “Maison des Vettii”. Cette scène, qui présente Priape, le fils d'Aphrodite et Dionysos, symbolise abondance et prospérité. L'histoire des Vettii est également remarquable : anciens esclaves devenus riches et influents, ils illustrent la dynamique sociale unique de Pompéi, où il était possible pour des affranchis de s’élever dans la hiérarchie sociale.

Des représentations olé-olé, ainsi que des œuvres d'art évoquant des scènes homoérotiques, ont également été mises au jour. Par exemple, une statue trouvée dans la « Maison du Bracelet d'Or », illustrant un jeune homme en tenue de service, soulève des réflexions sur les relations et l’érotisme dans la Rome antique.

Ces découvertes promettent non seulement de redéfinir notre compréhension de l'art et de la culture à Pompéi, mais elles nous ouvrent également une fenêtre sur les mœurs et les valeurs de cette société fascinante. Comment ces illustrations osées et ces récits tragiques s'inscrivent-ils dans le contexte plus large de la vie quotidienne à Pompéi ? Une question qui mérite d'être explorée davantage.