Face à des menaces jugées "sans précédent", la Commission européenne a annoncé le 26 mars une nouvelle "stratégie de préparation et de gestion de crises" pour rassurer les citoyens de l'Union européenne face à divers risques. Les tensions géopolitiques, les menaces croissantes en cybersécurité, la manipulation de l'information, ainsi que le changement climatique et les catastrophes naturelles sont au cœur de cette initiative.

La Commission appelle à ce que les États membres se dotent d'une approche proactive pour faire face à ces crises potentielles, énonçant même la possibilité d'une agression armée contre les États membres. Ainsi, elle propose l'élaboration d'un kit de survie, surnommé "sac de résilience", que chaque citoyen devrait avoir à disposition pour faire face à une situation d'urgence de 72 heures.

Hadja Lahbib, la commissaire européenne responsable de cette initiative, a démontré dans une vidéo sur les réseaux sociaux à quoi pourrait ressembler ce kit. Celui-ci comprend des éléments essentiels : lunettes de vue, documents importants protégés dans une pochette étanche, lampe de poche, eau, nourriture, un couteau suisse, des médicaments, de l'argent liquide, un chargeur de téléphone portable et une radio.

En complément, l'UE envisage d'instaurer un "jour de préparation nationale" pour sensibiliser les citoyens à l'importance d'être prêts en cas de danger. "Savoir quoi faire en cas de crise et avoir des scénarios à l'esprit peut réduire le risque de panique", a précisé Lahbib, rappelant les comportements irrationnels observés durant la crise du Covid lorsque les gens se sont précipités dans les magasins pour faire des stocks de papier toilette.

En parallèle, une stratégie visant spécifiquement les établissements scolaires pourrait être développée pour garantir une approche harmonisée au sein des 27 États membres. Cette nouvelle direction est destinée à soutenir et à mieux coordonner les efforts des États membres dans la gestion des crises.

La Commission s'inspire également des recommandations d'un rapport remis par l'ancien président finlandais Sauli Niinistö, visant à renforcer la préparation européenne en matière de défense civile. La question de la sécurité en Europe a pris une importance accrue ces derniers mois, surtout avec les États-Unis menaçant de réduire leur engagement militaire au sein de l'OTAN. En mars, l'Union européenne a palpité vers un plan ambitieux mobilisant jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans pour renforcer la sécurité du continent, à l'appui également de l'Ukraine.

Les efforts de l'UE pour parer à l'imprévu ne s'arrêtent donc pas là, mais s'inscrivent dans une vaste stratégie de résilience collective pour protéger ses citoyens.