
Eric Zemmour condamné à 9 000 euros d’amende pour injure raciale dans l’affaire de Crépole
2025-03-26
Auteur: Pierre
Eric Zemmour, président du parti d’extrême droite Reconquête !, a été condamné mercredi 26 mars à une amende de 9 000 euros pour injure raciale, suite à des commentaires controversés qu’il a faits concernant l’affaire de Crépole. Cette décision intervient dans un contexte tendu, où une absence de paiement pourrait entraîner son incarcération.
L’affaire a débuté dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, lorsqu’un lycéen de 16 ans, Thomas, a été tragiquement tué lors d’une bagarre avec un groupe d'autres jeunes à Crépole, un petit village de la Drôme. Cet événement a provoqué d'importantes tensions, la droite et l'extrême droite le présentant comme un exemple alarmant de l'insécurité en milieu rural, qu'ils attribuent souvent à des migrants venant de quartiers urbains défavorisés.
Lors d'une interview, Zemmour a évoqué une prétendue « guerre des civilisations » en déclarant qu'il existe « deux France », une vision qui a été largement réprimandée par des organisations anti-racistes, des députés de la France insoumise et des individus. Concernant l'incident, il avait fait des commentaires accusant « les médias » et le « gouvernement » de dissimuler des vérités sur « les meurtres commis par des racailles arabo-musulmanes ». Ses propos ont été jugés de nature à inciter à la haine et à la division au sein de la société.
Le tribunal correctionnel de Paris a décrit son discours comme étant « essentialiste », où il réduit les individus à leurs origines ethniques, et cela a été interprété comme une incitation à la violence contre des groupes spécifiques. Le tribunal a estimé que les propos de Zemmour, diffusés en direct sur des chaînes de grande écoute, exacerbent des tensions sociales déjà existantes, en alimentant des ressentiments entre les communautés.
Il est également mathématique de noter que Zemmour a déjà cumulé plusieurs condamnations pour ses déclarations sur l'islam et l'immigration, mais n'a pas manifesté d'intention de modifier son discours. Ses avocats soutiennent qu'il est victime d'une atteinte à sa liberté d'expression, mais cette défense n'a pas été jugée suffisante dans ce cas.
Dans un jugement séparé, il a été acquitté pour des messages sur Twitter concernant le meurtre d'une adolescente, Lola, en octobre 2022. Bien que le tribunal ait reconnu une généralisation excessive dans ses commentaires, il n'a pas jugé qu'ils visaient une communauté spécifique.
Les conséquences de cette condamnation pour Zemmour pourraient avoir un impact significatif sur sa carrière politique, déjà fragilisée, à une époque où la France est confrontée à des débats intenses sur l'immigration, l’identité nationale et la sécurité.