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SNCF : Hausse des prix et baisse des trains, l'avenir des TGV pour les classes supérieures ?

2025-01-13

Auteur: Philippe

La SNCF serait-elle en train de brider ses services TGV ? Ces derniers jours, plusieurs préoccupations émergent concernant la société des chemins de fer, en particulier en ce qui concerne la propreté de ses Ouigo, remise en question par des syndicats. Mercredi, les tarifs des TGV inOui et Ouigo ont grimpé en moyenne de 1,5 % pour les lignes à grande vitesse. Cette augmentation, bien que minime, suscite l'indignation parmi de nombreux voyageurs qui voient ainsi le coût de leurs trajets augmenter.

Le jour même, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a publié un communiqué pour critiquer cette hausse. Son président, François Delétraz, a déclaré : « Une hausse de 1,5 % en moyenne ne représente rien, les variations de prix diffèrent grandement d'une ligne à une autre. Sur certaines lignes principales, les prix ont même chuté, tandis que pour d'autres, cela pourrait atteindre 20 % d'augmentation. Donc, cette prétendue limitation dépend vraiment de votre destination. »

Au-delà des hausses tarifaires, c'est la stratégie globale de la SNCF qui est remise en question, notamment la réduction du nombre de trains. La Fnaut signale une baisse de 23 % des TGV inOui depuis 2015, ce qui soulève des inquiétudes concernant l'accessibilité et la capacité de transport.

Des économies déguisées ?

« La SNCF nous assure que cette diminution a été compensée par Ouigo, sa version low-cost. Cependant, cela semble être une simple reformulation de ses rames en les repeignant sous la marque Ouigo, » ajoute Delétraz. Un aspect troublant, alors qu'il existe moins de trains à grande vitesse qu'auparavant.

En contactant l'Autorité de régulation des transports (ART), 20 Minutes a confirmé cette tendance : une diminution des trains inOui a bien été observée à partir de 2015, incluant une baisse de 17 % entre 2017 et 2023. La Fnaut souligne également que le nombre de rames disponibles a chuté de 472 en 2012 à seulement 376 d'ici 2024.

Une situation alarmante qui résulte partiellement des retards d'Alstom dans la fourniture de commandes pour la SNCF, mais surtout d'une décision politique prise en 2012 qui a mis à mal l'accessibilité du réseau. "À l'époque, la SNCF et l'État avaient décidé de retirer 100 rames de TGV du service dans le but d'accroître les prix," explique Delétraz.

Un accès limité pour les classes populaires

Avec la montée de l’engouement pour le train, la demande ne semble pas pousser la SNCF à réduire ses tarifs. Au contraire, la Fnaut souligne que les trains sont souvent pleins, ce qui pour eux ne laisse aucune incitation à baisser les prix. "Cette dynamique transforme le ferroviaire en un service réservé à une clientèle aisée, rendant les voyages de plus en plus inaccessibles à ceux à revenus modestes, ce qui explique pourquoi beaucoup se tournent vers la voiture,” déplore Delétraz.

La concurrence en jeu