Affaires

Vie chère et pratiques controversées du groupe Bernard Hayot : le collectif "Guadeloupe, Éthique et Démocratie" exige un dialogue avec le préfet

2025-01-13

Auteur: Julie

Introduction

Le collectif Guadeloupe Éthique et Démocratie intensifie ses efforts pour lutter contre la vie chère qui pèse lourdement sur le quotidien des habitants des Outre-mer. Le 12 janvier 2025, un courrier a été adressé au préfet, dans lequel le collectif sollicite une rencontre afin de discuter de l'impact des révélations inquiétantes révélées par le journal Libération quelques jours auparavant.

Révélations sur les profits de GBH

Ces révélations, signées par le journaliste Emmanuel Fansten, portent sur les profits jugés suspects du groupe antillais Bernard Hayot (GBH), basés sur des documents internes divulgués par un cadre supérieur de la multinationale martiniquaise. Selon ces informations, GBH afficherait des marges nettes comprises entre 18 % et 28 % dans le secteur automobile dans les régions d'Outre-mer, soit quatre fois plus que les marges réalisées en Hexagone sur des véhicules similaires.

Disparité des coûts

Les frais importés avancés par le groupe, incluant les coûts de transport et d'importation ainsi que les droits de douane, ne représenteraient en réalité que 15 à 20 % du prix de vente final — un montant qui équivaut à la TVA en France métropolitaine. Par ailleurs, des frais intermédiaires semblent bénéficier à de nombreuses entreprises affiliées à GBH, ce qui leur permettrait d'accumuler des marges et de diversifier les bénéfices tout en allégeant les comptes des sociétés les plus prospères.

Appel à l'action

Le collectif, qui avait déjà attiré l'attention sur ces pratiques, appelle à un renforcement des contrôles économiques dans les régions d'Outre-mer. Ce appel à l'action s'inscrit dans le cadre d'une mobilisation plus large, amorcée en novembre 2024, où le collectif dénonçait, dans une tribune publiée dans L'Humanité, l'inaction du gouvernement face à un système économique qui, selon eux, perpétue les inégalités héritées de la colonisation.

Urgence d'une réforme

L'urgence d'une refonte des mécanismes de régulation des prix et des marges a été soulignée par les signataires, qui voient cette situation comme une menace pour la justice sociale en Guadeloupe et dans d'autres territoires d'Outre-mer. Alors que les préoccupations de la population s'intensifient face à la flambée des prix, cette rencontre avec le préfet pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte pour des conditions de vie plus justes dans ces régions.