Sites pornographiques : Un dispositif de vérification de l'âge qui pourrait ne pas changer grand-chose
2025-01-11
Auteur: Pierre
C'est une étape cruciale pour la protection des droits des enfants : à partir du samedi 11 janvier, les sites pornographiques basés en France, ainsi que ceux situés en dehors de l'Union européenne comme YouPorn ou Pornhub, devront se conformer aux exigences fixées par l'Arcom concernant la protection des mineurs. Ce dispositif vise à permettre aux utilisateurs de prouver leur âge sans révéler leur identité.
Cependant, il est important de noter que cette obligation d'authentification de l'âge ne concerne que les sites opérant en France ou dans des pays non européens. Étrangement, les sites hébergés dans des pays membres de l'Union européenne ne sont pas affectés par cette nouvelle règle pour le moment. Cela pose un problème crucial, car la plupart des principaux acteurs de l'industrie pornographique sont basés à Chypre ou en République tchèque, échappant ainsi à cette réglementation. Ces nations ont depuis longtemps contesté la législation française, allant jusqu'à saisir la justice européenne pour ne pas s’y conformer.
Ce manque de cohérence dans la réglementation soulève des inquiétudes quant à son efficacité. En effet, en France, environ 2,3 millions de mineurs accèdent régulièrement à des sites pornographiques. Cela alarme les associations de protection de l'enfance, qui craignent que les nouvelles mesures ne soient qu'un leurre si elles ne s'appliquent pas à l'ensemble des sites, notamment ceux qui opèrent à l'international.
Des experts soulignent que la véritable solution réside dans une réglementation harmonisée au niveau européen, permettant ainsi une protection plus robuste des mineurs face à un contenu potentiellement nocif. Comme les technologies de contournement sont de plus en plus accessibles, beaucoup d'enfants peuvent facilement éluder ces contrôles d'âge, rendant leur mise en œuvre peu significative.
Face à cette situation, il est crucial de rester vigilant et de continuer à réclamer des mesures plus efficaces pour protéger nos jeunes, car ce n'est pas seulement une question de réglementation, mais de responsabilité collective.