
« Si vous gardez des otages, vous êtes morts » : Trump met en garde le Hamas alors que des négociations inédites se sont ouvertes – Libération
2025-03-06
Auteur: Léa
Mercredi 5 mars, Donald Trump a lancé un avertissement sévère au Hamas, le pressant de libérer les otages, sous peine de conséquences extrêmes pour le « peuple de Gaza ». Ce discours vient après la confirmation par Washington de contacts directs avec le mouvement, marquant un tournant dans la politique extérieure américaine vis-à-vis du groupe islamiste.
Dans un message sur son réseau social Truth Social, Trump a déclaré : « Au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS ! Prenez une BONNE décision. » Il a également affirmé que les États-Unis fourniraient à Israël « tout ce dont il a besoin pour finir le travail à Gaza », précisant que « aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis ». À ce moment-là, la trêve à Gaza semblait encore incertaine.
Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a insisté sur le fait que Trump ne bluffait pas : « Il ne dit pas ce genre de choses s'il ne les pense pas... S'ils entendent cela, ils feraient bien de le prendre au sérieux ». L'énoncé de Trump a également été perçu comme un soutien à Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, au moment où la tension dans la région ne cesse de croître.
Le Hamas a répondu, indiquant que les menaces de Trump n'étaient qu'une incitation à renforcer les actions militaires et à remettre en question le cessez-le-feu existant. Le porte-parole du Hamas, Abdel-Latif al-Qanoua, a déclaré que « la meilleure façon de libérer les prisonniers israéliens restants est de renforcer la résistance et d’obliger l'occupation à honorer les accords conçus par des médiateurs ».
Cependant, des sources égyptiennes ont révélé qu'un interlocuteur de Trump avait discuté avec des leaders du Hamas, ainsi qu'avec des médiateurs égyptiens et qataris, dans la nuit du mercredi au jeudi. Ces discussions pourraient faire partie d'une tentative plus large de mettre fin au conflit, et auraient été jugées positives par les sources impliquées.
Un fait marquant : ces développements interviennent le même jour que Trump a rencontré des otages récemment libérés. Les États-Unis rompent ainsi avec leur politique historique de refus de dialoguer avec des groupes qu'ils qualifient de terroristes, comme le Hamas, depuis 1997.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé que l’envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, était engagé dans ces négociations. Elle a refusé de donner plus de détails, indiquant que « des vies américaines sont en jeu », mais a souligné qu'Israël avait été consulté dans le processus.
Pendant ce temps, Eyal Zamir, le nouveau chef d'état-major israélien, a affirmé que la mission de vaincre le Hamas à Gaza n’était pas encore terminée, soulignant que « le Hamas a subi un coup dur, mais il n'est pas encore vaincu ». En parallèle, des inquiétudes persistent quant au sort des otages, avec encore 58 personnes retenues à Gaza, dont 34 sont déclarées mortes par l’armée israélienne.
En outre, la situation humanitaire à Gaza s'aggrave, avec Israël annonçant la suspension de l'entrée de l'aide humanitaire. Cette décision a été condamnée lors d'une réunion à l'ONU, où la France et d'autres pays ont appelé à une « entrée inconditionnelle et massive de l'aide humanitaire », renforçant ainsi la pression sur le gouvernement israélien.