
Sclérose en plaques : Une étude révolutionnaire du CHU de Nîmes prouve que de fortes doses de vitamine D ralentissent l'évolution de la maladie
2025-03-10
Auteur: Chloé
Le professeur Eric Thouvenot, neurologue au CHU de Nîmes, a dirigé une étude novatrice réalisée dans 36 centres en France, qui démontre, pour la première fois, l'impact bénéfique d'une supplémentation en vitamine D à forte dose dès la première poussée de la sclérose en plaques (SEP). Publiée dans la célèbre revue médicale américaine JAMA, ce mardi 10 mars, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour la prise en charge de cette maladie souvent dévastatrice.
Depuis longtemps, le lien entre la carence en vitamine D et les maladies auto-immunes, y compris la SEP, est établi. On sait que les patients atteints de SEP ont des niveaux de vitamine D inférieurs à la moyenne. En effet, plus le taux de vitamine D est bas, plus l'activité de la maladie est accrue, entraînant un handicap plus sévère. L'effet protecteur de la vitamine D est inconestablement renforcé dans des modèles animaux, où une supplémentation entraîne une réduction de l'inflammation et améliore l'évolution de la maladie.
L'étude D-Lay-MS, impliquant 307 patients ayant récemment présenté leur première poussée de SEP, a cherché à déterminer si une injection de vitamine D à forte dose pouvait retarder l'évolution de la maladie. Les participants ont été répartis aléatoirement entre un groupe recevant deux ampoules de 100 000 unités internationales (UI) toutes les deux semaines et un groupe recevant un placebo. Des examens d'IRM ont été effectués à plusieurs intervalles, garantissant un suivi rigoureux.
Les résultats sont très prometteurs : 74,1 % des patients du groupe vitamine D n'ont montré aucune activité de la maladie, contre seulement 60,3 % dans le groupe placebo. Ceci représente une réduction de 34 % du risque d'évolution de la maladie. De plus, le temps médian avant l'apparition d'une nouvelle activité de la maladie s'avère presque deux fois plus long pour les patients ayant reçu de la vitamine D (432 jours contre 224 jours).
Peu ou pas d’effets secondaires ont été observés, ce qui souligne la sécurité du traitement. L'analyse des échantillons biologiques a également permis de mieux saisir les mécanismes par lesquels la vitamine D pourrait exercer son influence bénéfique sur la SEP, ouvrant la voie à de potentielles nouvelles thérapies ciblées.
Alors que le coût de la vitamine D est très abordable, soit environ un euro par ampoule, l'impact potentiel de ces découvertes pourrait révolutionner le traitement de la sclérose en plaques, surtout dans les pays où les traitements actuels sont inaccessibles. En effet, cette étude pourrait favoriser une approche globale pour fournir un traitement efficace à une majorité de patients dans le monde entier, notamment ceux dans des zones défavorisées.
La publication dans le JAMA pourrait également inciter d'autres chercheurs à explorer le rôle de la vitamine D dans d'autres maladies auto-immunes, alimentant ainsi un champ de recherche crucial. Cette étude marque un tournant, non seulement pour les patients atteints de SEP, mais aussi pour tous ceux qui souffrent d'une maladie auto-immune, en redéfinissant la façon dont nous approchons la prévention et le traitement.