Monde

Scandale à la COP 29 : le directeur du sommet sur le climat impliqué dans un réseau de corruption autour des énergies fossiles

2024-11-08

Auteur: Emma

La COP29, dont le lieu est prévu en Azerbaïdjan sous la houlette d'Elnur Soltanov, est éclaboussée par une affaire controversée suite à des révélations de l'ONG Global Witness, relayées par la BBC. Elnur Soltanov, qui occupe un poste clé en tant que vice-ministre de l'Énergie et membre du conseil d'administration de la compagnie pétrolière nationale SOCAR, a été surpris en train de discuter avec un faux investisseur, présenté comme un potentiel soutien financier de la COP29.

Ce prétendu investisseur, en réalité un agent de Global Witness, cherchait à obtenir des conditions avantageuses pour développer des projets d'énergie fossile en Azerbaïdjan, en échange de fonds pour la conférence. Lors de cet entretien enregistré, Soltanov a vanté les nombreux atouts des champs gaziers azerbaïdjanais et s’est montré très ouvert à faciliter des interactions entre les équipes de cet investisseur et celles de SOCAR.

Peu de temps après, le faux investisseur a reçu un courriel de SOCAR confirmant l'engagement pris lors de leur rencontre, soulevant d'importantes inquiétudes sur des conflits d'intérêts potentiels. Cette situation est d'autant plus alarmante que Soltanov qualifie le gaz naturel d'« énergie de transition », en contradiction directe avec les recommandations du GIEC qui insistent sur l'importance de réduire l'usage des hydrocarbures pour atteindre l’objectif climatique de 1,5 °C.

Pour Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la CCNUCC et architecte de l'accord de Paris, de telles actions représentent une « trahison » envers les engagements climatiques de la COP. D'autre part, les Nations Unies ont rappelé aux dirigeants de la COP l'importance de respecter les normes de neutralité et d’indépendance, sans toutefois répondre explicitement aux allégations.

Ce scandale amplifie les critiques déjà émises concernant la COP28 à Dubaï et soulève des interrogations sur la véritable capacité des sommets sur le climat à atteindre leurs objectifs en raison des lourds intérêts des lobbies pétroliers et gaziers. Une question cruciale se pose : ces caucus climatiques finiront-ils par devenir le terrain de jeux des intérêts financiers au détriment de l’avenir de notre planète ? Les mouvements écologistes de plus en plus mobilisés exigent des réponses et la transparence des négociations pour que les actions soient enfin alignées avec les discours.