Divertissement

« Sarah Bernhardt. La Divine » : Sandrine Kiberlain brille dans un biopic captivant de Guillaume Nicloux

2024-12-18

Auteur: Emma

Incontournable au cinéma, Sandrine Kiberlain endosse avec puissance le rôle de Sarah Bernhardt, la comédienne légendaire devenue un véritable mythe, qui a émerveillé le monde entier tout au long de sa carrière jusqu'à son décès.

Guillaume Nicloux, connu pour son œuvre audacieuse « Dans la peau de Blanche Houellebecq », surprend avec ce biopic sobrement intitulé « Sarah Bernhardt. La Divine », qui a été diffusé pour la première fois le 18 décembre. Contrairement aux attentes, Nicloux livre une œuvre d'une maîtrise historique et romanesque impressionnante.

Le film s'ouvre le 22 février 1915, alors que Sarah Bernhardt (incarnée par Sandrine Kiberlain) fait face à une amputation au-dessus du genou suite à une gangrène. À son chevet se trouve son compagnon, Lucien Guitry (interprété par Laurent Lafitte), alors qu'ils évoquent le passé glorieux de la comédienne, au sommet de sa carrière à la fin du XIXe siècle. Elle était célèbre non seulement pour son talent incontesté, mais aussi pour sa personnalité audacieuse et ses relations amoureuses, tant avec des hommes que des femmes, défiant ainsi les normes de son époque.

Si Nicloux s'est déjà aventuré dans le domaine du biopic auparavant, il ne faisait pas l'unanimité en tant que réalisateur de celui-ci, surtout avec une approche aussi respectueuse envers l'histoire. Néanmoins, il parvient à fusionner le personnage de la première star mondiale avec une interprétation d'une justesse remarquable grâce à Sandrine Kiberlain, qui offre une prestation explosive. Laurent Lafitte, quant à lui, brille également dans le rôle de Lucien Guitry, formant ensemble un duo riche en nuances.

Un voyage dans le Paris à la Belle Époque

L'œuvre de Guillaume Nicloux fait renaître avec soin le Paris à la charnière des XIXe et XXe siècles, une époque riche en art et en histoire, emportant le spectateur dans un voyage au temps des impressionnistes tels que Manet, Caillebotte ou Monet. Paris est dépeint comme le cadre magique où Sarah Bernhardt a régné en reine, élevant la culture française sur la scène internationale à travers son extraordinaire talent.

Mais le film ne se limite pas à un simple portrait public de la diva. Nicloux explore également l'intimité de Sarah Bernhardt, ses tumultueuses histoires d'amour avec Lucien Guitry, ainsi que ses séductions féminines qui ont fait d'elle une pionnière des libertés sexuelles.

En observateur avisé plus qu'en analyste, Guillaume Nicloux lève le voile sur cette femme pour qui Jean Cocteau a forgé le terme de « monstre sacré ». Une mention spéciale est à faire pour Sandrine Kiberlain qui, à travers son jeu subtil et puissant, réussit à revêtir cette identité prestigieuse. C’est un hommage vibrant à une icône méconnue du patrimoine français, réhabilitée avec passion dans une production ambitieuse qui ne recule devant aucun défi.

Attendons-nous à des récompenses et un écho prolongé pour cette belle reconstitution de la vie d’une figure emblématique, qui continue d’inspirer des générations entières.