Saisie spectaculaire en Polynésie : la Marine nationale frappe un grand coup contre le narcotrafic !
2024-12-29
Auteur: Julie
Dans un contexte où l’Europe et l’Amérique du Nord demeurent les principales destinations des drogues, l’Océanie, et en particulier l’Australie, attire de plus en plus l’attention des réseaux de trafiquants sud-américains. En 2012, la Marine nationale avait réalisé une saisie monumentale de 200 kg de cocaïne, mais en seulement cinq ans, ce chiffre a explosé, atteignant 1,4 tonne saisie par la frégate « Vendémiaire », et près de 600 kg interceptés par le Bâtiment de soutien outre-mer (BSAOM) « d’Entrecasteaux ».
En mars 2019, alors qu’elle était en mission prolongée dans le Pacifique, la frégate de surveillance « Prairial » des Forces armées en Polynésie française a intercepté un navire de pêche suspect, révélant une cargaison impressionnante de 766 kg de cocaïne. Cette opération avait été menée en coopération avec les États-Unis, prouvant la solidité des alliances internationales dans la lutte contre le narcotrafic.
Mais le 23 décembre dernier, un événement marquant a eu lieu : le BSAOM « Bougainville » a arraisonné le navire espagnol « Raymi », à environ 700 nautiques au sud de Papeete, contenant pas moins de 524 kg de cocaïne en 11 ballots. Les 14 membres d’équipage ont été interpelés et une somme de 8 000 euros a été saisie. Cette opération, qualifiée de « plus importante saisie de cocaïne en Polynésie française depuis 2017 » par le Haut-commissariat, illustre l'engagement des forces françaises face à ce fléau.
Le commandant du « Bougainville », le capitaine de corvette Mathieu L., a précisé la complexité de l’opération : « Nous sommes 25 à bord pour mener à bien des opérations de ce type, nous sommes formés et préparés à faire face à ce genre de situations. C'est un aspect de notre mission, en sus de la sécurité maritime. »
En octobre dernier, la Marine nationale avait déjà fait état de la saisie de 43 tonnes de drogues, un chiffre astronomique ! L’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major, a même révélé qu’un trafiquant interpellé aux Antilles avait surnommé la frégate de surveillance « Ventose » El Diablo, en raison de sa vitesse et de son efficacité dans la lutte contre le narcotrafic. Ce trafic intercepté représentait près de 500 millions d'euros sur le marché français.
Il est important de noter que, historiquement, la lutte contre le narcotrafic n’a pas toujours été une priorité pour la Marine nationale, un changement de mentalité ayant eu lieu au fil des années. L’amiral Vaujour a déclaré : « Ce n’était pas un sujet de préoccupation lors de mon entrée dans les années 1980. » Aujourd'hui, bien que la Marine ne consacre pas de ressources spécifiques à cette lutte, elle répond aux alertes en redirigeant ses navires vers les zones de trafic, soulignant ainsi l’importance de la coopération internationale et de la réactivité face à un phénomène en constante augmentation.