
Roumanie : Calin Georgescu, le candidat d'extrême droite, exclu de la présidentielle suite au rejet de son appel par la Cour constitutionnelle
2025-03-11
Auteur: Emma
Calin Georgescu, le représentant d'extrême droite roumain, a été définitivement exclu de la course présidentielle après que la Cour constitutionnelle a rejeté son appel le mardi 11 mars. Dans un communiqué, la Cour a précisé que "l'appel a été rejeté à l'unanimité", sans toutefois fournir de détails sur les raisons de cette décision.
Suite à cette nouvelle, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant le Parlement, accueillant le verdict par des huées. Une des participantes à la manifestation a déclaré, sous couvert d'anonymat, "Je suis sans voix", tandis que d'autres scandaient des slogans tels que "Ne cédez pas!" en référence aux allégations de vols d'élections.
Cet événement survient après que Georgescu a surpris tout le monde en obtenant la première place lors du premier tour de l'élection présidentielle du 24 novembre 2024. Cependant, ce scrutin a été annulé à cause de "multiples irrégularités" selon la Cour constitutionnelle, et une campagne controversée sur TikTok a été entachée par des accusations d'ingérence russe. Ce rejet par la plus haute instance judiciaire roumaine est sans précédent au sein de l'Union européenne et a plongé le pays dans une situation chaotique. Le candidat a été disqualifié par la commission électorale pour les mêmes motifs et, avec le rejet de son appel, il n'a plus de recours possible.
Georgescu, qui se vantait de 40 % d'intention de vote pour les prochaines élections en mai, a réagi sur les réseaux sociaux en déclarant : "Il y a six mois, j'ai voulu vous ouvrir les yeux... Je considère ma mission accomplie." Il a exhorté ses partisans à continuer leur combat "pacifiquement" dans les urnes.
Une question demeure : Georgescu désignera-t-il un successeur? George Simion, une autre figure de l'extrême droite roumaine, a dénoncé la décision de la Cour constitutionnelle comme une "attaque contre la démocratie et les libertés" mais a affirmé qu'il n'assumerait pas le flambeau dans une interview récente. Il escompte faire une annonce officielle à ce sujet mercredi.
Malgré son exclusion, Georgescu bénéficie d’un véritable culte de la personnalité, soutenu par des figures de proue comme Elon Musk et le vice-président américain J. D. Vance. Sa popularité persiste au sein d’une partie de la population roumaine, qui ressent un mécontentement croissant envers la classe dirigeante. Les dernières sondages le créditaient de 40 % d'intentions de vote pour le scrutin de mai.
Les partisans de Georgescu, en brandissant des pancartes et en hurlant "Liberté" et "À bas la dictature", ont fait preuve de détermination, même après des affrontements violents avec les forces de l'ordre qui ont eu lieu quelques jours plus tôt.
Restent en lice Crin Antonescu, le candidat de la coalition pro-européenne au pouvoir, et Nicusor Dan, le maire de Bucarest, bien que d'autres noms pourraient émerger d'ici la clôture officielle des candidatures à la mi-mars.
Le politologue Marius Ghincea a souligné l'importance de préserver la démocratie, en ajoutant que "les démocraties doivent parfois prendre des mesures exceptionnelles pour la sauvegarder". Selon lui, il est essentiel de définir clairement les critères et de fournir des justifications publiques pour de telles décisions, un aspect où, selon lui, les institutions roumaines ont échoué.