Rififi à l’approche des Canaries : les marins dans la tempête !
2024-11-14
Auteur: Emma
Vers une intensification des défis en mer
Les skippers de la flotte solitaire ressentent clairement la pression croissante. Boris Herrmann, à bord de Malizia – Seaexplorer, témoigne : « Il fallait absolument essayer de contourner Madère et de trouver le bon souffle de vent, ce n’était pas facile. Même la nuit, je n'ai pas vraiment trouvé le sommeil. » Louis Burton, skipper de Bureau Vallée, qui s’est maintenu dans le top 10 depuis le début, souligne également la rigueur de la nuit : « En approchant de Madère, j’ai été confronté à de lourds nuages, le vent a soudainement atteint 25 nœuds, et à chaque fois, il s’est arrêté avant de revenir... J’ai perdu un temps précieux dans ces conditions. » L'adversité s'est intensifiée avec Sam Goodchild, qui a également dû faire face à des conditions inattendues, ayant été stoppé par un nuage et une pluie pendant 25 minutes.
Aujourd'hui, alors que nous sommes au quatrième jour de la course, la météo semble offrir un moment de répit à la flotte. Basile Rochut, consultant météo pour le Vendée Globe, explique que les leaders enregistrent une réduction de leur vitesse avec des vents de 13 à 15 nœuds et une mer plus calme, ce qui devrait leur permettre de récupérer un peu de sommeil et d'apprécier des températures plus clémentes. Boris Herrmann se réjouit : « Je vais pouvoir rester pieds nus et en maillot de bain jusqu’à l’équateur. » Nicolas Lunven, à bord d’Holcim-PRB, a même pris les rênes de la course cet après-midi, souriant au passage.
Cependant, la situation va bientôt se cors.{rompre}&de nouveau le vent continuera de faiblir. Cela va potentiellement profiter aux autres concurrents qui naviguent dans des conditions contrastées. Jingkun Xu, du Singchain Team Haikou, se débat dans des vents moyens de 30 nœuds avec des pointes atteignant jusqu'à 40 nœuds, tandis que Romain Attanasio (Fortinet-Best Western) évoque un vent instable pour lui, oscillant entre 10 et 25 nœuds. Il réfléchit avec optimisme : « Nous avons un vent un peu plus fort qui nous permet d’avancer vers le Sud, et les premiers vont être ralentis. Cela pourrait nous permettre de coller à eux. » Toutefois, il est conscient que dans la course au large, rien n’est jamais garanti et que les défis restent nombreux.
Louis Burton et Boris Herrmann reconnaissent que la situation est plutôt confuse. Burton note que « les modèles météorologiques ne sont pas en accord et on va se retrouver face à de vastes zones de calme », tandis que Herrmann pense qu’il faudra tenter de naviguer vers le Sud-Ouest. Yoann Richomme de PAPREC ARKEA résume la situation en indiquant qu’ils s’acheminent vers « une belle zone d’incertitude ! » Vincent Riou, invité du Vendée Live et ancien vainqueur du Vendée Globe (2004-2005), souligne l’importance de cette phase : « Le passage à travers cette zone de vent faible déterminera le temps de chacun jusqu’à l’équateur. Chaque choix, chaque manœuvre ratée peut influencer le classement. »
Maxime Sorel, cependant, fait face à une tempête de problèmes. Après une nuit de réparations de son gennaker, une autre de grands-voile et une nouvelle pour tenter de résoudre un problème d'affalage… Une blessure à la cheville inquiète également le marin : « Des soucis techniques, j’en ai plein, mais cette douleur à la cheville me préoccupe vraiment. Ça gonfle de jour en jour, même avec un traitement adéquat. » En parallèle, il sait qu’il devra monter au mât bientôt pour régler des soucis sur son hook et le chariot de grand-voile.
Un autre participant à la course en difficulté est Szabolcs Weöres. Le skipper de New Europe a réussi à dégager son étais de la voile A7 endommagée grâce à une accalmie. Il a dû passer plus d’une heure grimpé au mât pour atteindre le point d’attache de l’étai. Comme Maxime, il espère pouvoir continuer ses réparations et rechercher la zone la plus propice pour avancer.
Saviez-vous que Madère crée une zone de dévent dans son sud à cause de son relief, mais aussi une zone de vent faible sur son bord nord à cause de l'effet de cressac ? Ce phénomène peut ralentir considérablement les skippers, leur rappelant que chaque brise compte dans leur quête de victoire. Les prochains jours s’annoncent donc cruciaux, et chaque marins devra garder un œil vigilant sur les conditions météo.