Dans un contexte politique déjà tendu, la déclaration de politique générale de François Bayrou n’a pas réussi à apaiser les frictions au sein du Parti socialiste (PS) et a suscité la colère du Rassemblement National (RN). Les socialistes se montrent particulièrement sceptiques face à la nouvelles énonciations de Bayrou sur la réforme des retraites, qualifiées de "floues" et de "insatisfaisantes".

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a exprimé son mécontentement en affirmant que "le compte n'y est pas". Il menace de censurer le gouvernement si des réponses claires ne sont pas fournies concernant la réforme des retraites. Les Insoumis, soutenus par les communistes et les écologistes, s'apprêtent à soumettre une motion de censure lors de la prochaine session parlementaire, prévue jeudi, qui pourrait bien mettre en péril la stabilité gouvernementale de Bayrou.

Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, a également critiqué les propositions de Bayrou, affirmant qu’elles manquent d'engagements concrets. Il appelle le Premier ministre à revaloriser les salaires en commençant par le SMIC et à abandonner l'idée d'augmenter le délai de carence dans la fonction publique.

Des tensions avec le RN

De leur côté, les déclarations de François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire, sur le RN provoquent une véritable onde de choc. En affirmant respecter "toutes les forces politiques sauf le RN", il a suscité la fureur de Jordan Bardella, président du RN, qui a exigé des excuses. Cette situation alimente les divisions au sein même de l’Assemblée, alors que les partis doivent encore annoncer leur position concernant la motion de censure.

Rebsamen a été confronté à des critiques internes, notamment de Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe, qui a insisté sur le respect de tous les parlementaires, y compris ceux du RN, tout en maintenant une forte opposition à leurs idées.

Une réforme des retraites déjà compromise ?

Au sujet de la réforme des retraites, François Bayrou a clairement établi que, si un accord n'est pas trouvé entre les partenaires sociaux, la réforme d'Élisabeth Borne, qui prévoyait un allongement de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, restera en vigueur. Cette annonce a suscité l'inquiétude parmi les syndicats, particulièrement la CGT, qui accuse le gouvernement de favoriser des intérêts patronaux au détriment des travailleurs.

La première réunion pour aborder cette réforme est prévue vendredi, bien que plusieurs éléments de cette rencontre restent incertains. Les syndicats sont appelés à se montrer vigilants quant aux promesses de Bayrou concernant des discussions "transparentes" et équitables.

Un avenir incertain pour le gouvernement Bayrou

Le gouvernement de François Bayrou fait face à une période critique, avec une motion de censure imminente qui pourrait modifier le paysage politique. Les choix de vote des socialistes restent flous, mais les communistes et les écologistes sont déjà engagés à soutenir la motion.

Alors que Bayrou continue d'appeler au dialogue, le spectre d'une instabilité gouvernementale plane, augmentant la pression sur le Premier ministre. L’issue de ce conflit au sein de l’Assemblée pourrait avoir des répercussions sur la direction des réformes majeures à venir, notamment sur la question des retraites et de l'emploi.