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Retour au Bureau : Les Entreprises Françaises Révisent Leur Politique de Télétravail !

2024-12-17

Auteur: Sophie

À partir du 2 janvier, les employés d'Amazon devront retourner au bureau cinq jours par semaine, une décision prise par leur PDG, Andy Jassy, lors d'une annonce en septembre dernier. Cela fait écho à un mouvement plus large observé aux États-Unis, où de nombreuses entreprises comme 3M et Dell réduisent également les jours de télétravail. Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les salariés français, craignant que ce modèle ne se propage à travers l'Atlantique.

Benoît Vernier, délégué syndical central de la CFDT chez Stellantis, rappelle qu'il y a quelques mois, un directeur américain a tenté de remettre en cause le télétravail en France. Cependant, grâce à un dialogue social fort et des accords adaptés aux spécificités françaises, la situation a pu être stabilisée. L'introduction du télétravail, bien que désorganisée au début, a permis aux entreprises de mieux comprendre ses avantages et ses inconvénients, souligne Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association nationale des DRH.

Les manifestations continuent de croître : chez Ubisoft, une grève a éclaté après la demande de la direction de revenir minimum trois jours par semaine au bureau. Plus récemment, des salariés de Free à Paris, Marseille et Bordeaux ont également protesté contre la fin du télétravail. Ce climat de mécontentement témoigne de l'importance croissante du télétravail dans la vie professionnelle moderne et des ajustements encore nécessaires au sein des entreprises.

Notre étude a révélé que de nombreux accords d'entreprise, signés entre 2021 et 2022, arrivent à expiration. Engie a récemment signé un nouvel accord qui offre deux jours et demi de télétravail par semaine, un retour au présentiel qui pourrait enfin rétablir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce nouvel accord prendra effet à la fin de l'année scolaire 2024-2025.

Dans le secteur automobile, Renault prévoit également de revoir sa politique de télétravail avec une réduction à deux jours par semaine. L’entreprise souhaite promouvoir davantage de moments de convivialité et de créativité au sein des équipes. Il est prévu que ce nouvel accord entre en vigueur en septembre 2025.

Des aménagements spécifiques sont mis en place pour les employés en situation de handicap, les femmes enceintes et les aidants, montrant ainsi une prise de conscience accrue des besoins variés des salariés. Par exemple, Axa a précisé que le nombre minimum de jours de présence sur site pourrait être flexible pour optimiser la gestion des équipes.

Cependant, les ajustements ne sont pas unidimensionnels. Certaines entreprises comme Airbus introduisent des mesures pour accorder plus de flexibilité et apaiser les inquiétudes des employés face au retour au bureau.

La tendance du télétravail est devenue indispensable pour attirer les talents. Une récente enquête a montré que près de 70 % des cadres pratiquant le télétravail souhaiteraient le maintenir. Leur mécontentement pourrait même les pousser à changer d'entreprise si leurs conditions de travail se détériorent.

Les entreprises doivent également faire face à un défi inattendu : la réduction de leur espace de bureau. Beaucoup ne disposent plus d'un espace de travail suffisant pour tous les employés, ce qui complique le retour massif au bureau.

Enfin, une étude révèle que le télétravail pourrait être un obstacle à l’avancement professionnel. Les employés travaillant à distance ont 31 % de chances en moins d'obtenir une promotion par rapport à ceux qui sont présents physiquement. En effet, les interactions informelles et la visibilité au travail semblent jouer un rôle crucial dans la progression de carrière.

Il est clair que la question du télétravail et de la présence au bureau est loin d'être résolue. Les entreprises doivent naviguer avec soin entre les attentes des employés et les besoins organisationnels.