Un appel à la réflexion et un tournant vers 2025. Lors de ses vœux télévisés du 31 décembre 2023, Emmanuel Macron a reconnu que la dissolution de l'Assemblée nationale était à l'origine de "divisions" et "d'instabilité", et a appelé à un "ressaisissement collectif" face à la grave crise politique actuelle.

S'enregistrant dans le jardin d’hiver du palais présidentiel, ces vœux, les plus courts depuis le début de son mandat, ont duré seulement onze minutes. Érodé de sa grande influence, le président a exprimé sa volonté de demander aux Français de "trancher" sur des "sujets déterminants" afin d'orienter l'avenir du pays.

Un flou stratégique autour du référendum

Si le terme "référendum" n'a pas été explicitement prononcé, il est clair que c'est dans cette direction que se dirige Emmanuel Macron, selon les confidences de son entourage : non pas un, mais plusieurs référendums pour 2025 pourraient être envisagés. Cela serait une manière de "desserrer l'étau", tout en freinant la menace que représente l'opposition, notamment France Insoumise et Rassemblement National, qui réclament sa démission. Historiquement, Charles de Gaulle, après un échec lors d’un référendum en 1969, a lui-même démissionné.

Emmanuel Macron semble donc rechercher à se repositionner au centre du jeu politique. Rappelons que ces dernières années, des discussions autour de référendums à questions multiples ont déjà eu lieu, permettant d'éviter un vote simplement favorable ou défavorable à la présidence.

Une autre option serait de lancer de nouvelles conventions citoyennes

comme celles qui avaient été mises en place pour sortir de la crise des "gilets jaunes". Cela pourrait représenter un moyen pour le président de contourner une Assemblée trop divisée en se tournant directement vers les citoyens. Un coup de poker qui pourrait se révéler décisif pour redorer son blason politique.

L’opposition s’agite

Les réactions de l'opposition ne se sont pas fait attendre. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, ironisait sur le fait qu'Emmanuel Macron se découvre enfin "démocrate". De son côté, la députée écologiste Sandrine Rousseau a réclamé un référendum sur la réforme des retraites, soulignant le fameux paradoxe d'un président qui a longtemps refusé ce genre de consultation.

Le député du Rassemblement National, Franck Allisio, a quant à lui exprimé des réserves sur cette initiative qu'il considère comme un énième effet d'annonce. Il a rappelé les promesses de Marine Le Pen concernant un recours plus fréquent aux référendums, tout en questionnant le timing de Macron, maintenant en cohabitation.

Alors que les débats se poursuivent et que le climat politique reste chargé, la question demeure : quels seront ces "sujets déterminants" que les Français seront appelés à trancher ? La réponse pourrait bien changer le paysage politique français en 2025.