La semaine dernière, Emeline Aubé, associée de U St Père sur Loire, a annoncé sur LinkedIn une décision marquante : la suppression de la zone anti-gaspillage dans son magasin. Cette décision soulève de nombreuses questions, notamment sur les raisons qui ont motivé un tel changement.

Tout a commencé lors de la réunion générale du magasin mi-octobre, où il a été souligné que le taux de pertes dû à la casse atteignait des sommets préoccupants, se chiffrant à 995 000 euros, soit presque un million d'euros. Cela dépasse largement la cible, qui est fixée entre 1 et 1,20 %.

Mais pourquoi éliminer les zones anti-gaspillage ? Emeline explique que ces zones créent une illusion de gestion de la casse, car si les produits y sont retirés des rayons, leur coût reste néanmoins impactant pour les comptes. En fait, ces zones invitaient à une surconsommation de commandes ou de fabrications, en cachant le véritable enjeu des pertes.

Cette situation crée un paradoxe : alors que les zones anti-gaspillage masquent la casse pour les managers, elles rendent visible la réduction des prix pour les clients. L’objectif était donc de trouver un juste milieu. Désormais, les produits proches de leur date de péremption restent dans leurs rayons d'origine, tout en étant clairement identifiés pour que les managers puissent les suivre.

Comment les clients ont-ils réagi à cette transformation ? Au début, la réponse a été mitigée, même déroutante pour certains clients, qui attendaient ces produits en promotion. La direction a dû développer des stratégies pour accompagner les clients et les familiariser avec cette nouvelle approche.

Deux mois après la mise en œuvre de cette initiative, les résultats sont encourageants : les pertes ont diminué, atteignant un niveau normal de 1 %. Toutefois, il est important de noter que la revente des produits étiquetés a chuté pour certains secteurs comme la boucherie. Emeline et son équipe doivent maintenant travailler sur la visibilité de ces produits anti-gaspillage dans les rayons.

Emeline a fixé un délai de six mois pour évaluer l'efficacité de cette expérimentation. Si les résultats demeurent insatisfaisants, elle n’hésitera pas à rétablir les anciennes pratiques. Cette initiative montre le courage et l'engagement d'Emeline Aubé pour lutter contre le gaspillage alimentaire, tout en restant réaliste sur les défis auxquels sont confrontés les détaillants.