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RATP : Valérie Pécresse déclenche le grand bouleversement du réseau de bus

2024-11-10

Auteur: Chloé

Attention, une révolution dans les transports parisiens s'annonce ! Ce mardi 12 novembre, le conseil d'administration d'Île-de-France mobilités (IDFM), présidé par Valérie Pécresse, a validé l'attribution des trois premiers lots de bus privatisés de la capitale et de sa petite couronne. Ceci marque la fin de l'Établissement public RATP, qui gère le réseau de surface et les métros depuis la Libération. À partir du 1er novembre 2025, la filiale privée CAP Île-de-France est attendue pour reprendre l'exploitation des lots 42 (Asnières et Pleyel) et 45 (Neuilly-Plaisance, Saint-Maur, Neuilly-sur-Marne) pour une durée de six ans.

Un découpage qui fait débat

À l'inverse, Keolis, un groupe privé, se voit attribuer la gestion du lot 9 (Bussy, Villemomble, Tremblay) pour les six prochaines années, commençant dès le 1er août. « En tout, jusqu'à huit entreprises seront impliquées à terme dans la gestion de Paris intra-muros », souligne Céline Malaisé, présidente du groupe communiste à la région. L'actuel réseau unifié en difficulté fait déjà face à une saturation grandissante. Qui peut croire qu'un éclatement du réseau ne conduira pas à un véritable chaos ? De plus, aucune étude d'impact n'a été présentée pour justifier cette fragmentation du réseau. Au total, les 308 lignes de bus de la capitale et de sa petite couronne seront découpées en 13 lots, soumis aux règles des délégations de service public (DSP) pour des périodes variant de 5 à 7 ans.

Vers une libéralisation complète

Environ 19 000 agents, soit 40 % des effectifs de l'Épic RATP, seront transférés dans le cadre d'une libéralisation totale prévue pour fin 2026. IDFM se veut rassurant : « Les conditions de transfert sont garanties par un Contrat social territorial. Il n'y aura pas de perte de salaire », affirme Grégoire de Lasteyrie, premier vice-président. Les employés pourront bénéficier d'une rémunération fixe et d'une affiliation à la caisse de retraites de la RATP durant la première durée des DSP. Cependant, cette assurance pourrait ne pas suffire à calmer les craintes des travailleurs.

Des inquiétudes croissantes autour des conditions de travail

« Les agents doivent accepter le transfert sans connaître les conditions de travail, sinon ils sont licenciés pour motif personnel et ne profitent pas de l’assurance chômage », s'inquiète Vincent Gautheron (CGT RATP). Avec des marges souvent faibles dans le transport urbain, les opérateurs cherchent à optimiser les coûts, ce qui peut se traduire par une détérioration des conditions de travail. La mise en place de services en deux temps est un exemple potentiel de ce phénomène, avec un agent travaillant le matin et revenant le soir pendant les heures de pointe. Cette méthode pourrait dissuader de nombreux candidats potentiels à entrer dans cette profession.

Préparation à la concurrence

D'ici 2022, la RATP avait déjà commencé à réorganiser ses horaires pour s'adapter à la concurrence, imposant des amplitudes pouvant aller jusqu'à 13 heures de travail. Les syndicats s'inquiètent de la pérennité de telles mesures, notamment sur la capacité à attirer de nouveaux conducteurs sur un marché déjà tendu. D'autre part, la compensation salariale calculée sur les 12 mois précédant le transfert pourrait être mise à mal par des mécanismes d'indemnités différentielles, perturbant les revenus mensuels des agents. « Les opérateurs répondent à des appels d'offres avec des prix cassés, souvent en dessous du coût réel de production », indique Vincent Gautheron, ce qui pourrait conduire à une dévaluation des salaires.

Des doutes sur le financement de la transition

Il demeure à clarifier qui devra couvrir les éventuelles dérives budgétaires. Selon IDFM, ces compensations seraient à la charge des opérateurs. Cependant, les précédents dans la grande couronne, où des dizaines de contrats ont été regroupés sans succès, soulèvent des questions sur la viabilité de cette approche à Paris. Les conflits salariaux récent témoignent des défis qui attendent les nouvelles structures mises en place. Comment ces transformations affecteront-elles le quotidien des Franciliens dans les mois et les années à venir ? La vigilance des usagers et des syndicats sera cruciale alors que la privatisation du service public de transport entame un tournant majeur.