
Que laissera notre civilisation aux archéologues ? Du plastique et du poulet !
2025-03-08
Auteur: Marie
Après notre époque, que resterait-il de notre civilisation pour les archéologues du futur ? Selon des chercheurs britanniques, notre héritage sera largement constitué de résidus alimentaires et de déchets naturels, en particulier des os de poulet et du plastique en quantité astronomique. Cette conclusion émane d'un ouvrage récemment salué par le Guardian : "Discarded : How Technofossils Will Be Our Ultimate Legacy".
Contrairement aux fossiles traditionnels qui préservent des empreintes de vie ancienne, ces "technofossiles" témoignent de notre empreinte humaine. Les géologues Sarah Gabbott et Jan Zalasiewicz, forts de leurs études, suggèrent que notre passage sur Terre laissera une trace indélébile.
Sans surprise, le plastique s'impose comme l'un de nos principaux technofossiles. Sa durabilité exceptionnelle et sa production à grande échelle en font un témoin imbattable de notre époque. La paléontologue Gabbott souligne qu'un tiers de tous les plastiques fabriqués finit dans l'environnement, impactant notre planète de manière alarmante.
De plus, l'impact de la malbouffe sera également perceptible. En plus des récipients en plastique, des canettes et d'autres emballages en aluminium s'accumuleront dans les couches terrestres, formant de nouvelles strates géologiques. Zalasiewicz évoque même la possibilité de la création de jardins de minéraux argileux autour de ces déchets, constituant un type de fossile inédit.
Les âges futurs seront également marqués par la présence des os de poulet. Avec une population actuelle d'environ 25 milliards de poules d'élevage, leurs os, fragiles mais omniprésents, garantiront leur traçabilité géologique. Cette surconsommation du poulet représentera indéniablement un aspect marquant de notre héritage.
De plus, le béton est un autre matériau qui pourrait défier le temps. Les villes côtières, comme la Nouvelle-Orléans, plongées sous le niveau de la mer, pourraient être conservées sous des sédiments, laissant des bâtiments reconnaissables après des millions d'années. Il faut aussi envisager l'impact des modes de consommation. Les vêtements fabriqués à partir de fibres plastiques, bien moins biodégradables que le coton ou la soie, pourraient constituer une part non négligeable de notre héritage vestimentaire, représentant des volumes considérables chaque année, au point de générer des millions de tonnes de déchets.
Un fait alarmant est que, jusqu'aux années 1950, notre production de déchets était presque insignifiante comparée à la biomasse terrestre. Aujourd'hui, le poids des matériaux produits par l'homme est supérieur à celui de l'ensemble des organismes vivants, et ce volume pourrait tripler d'ici 2040. Face à cette réalité, Gabbott évoque des "quantités parfaitement absurdes" et insiste sur l'urgence de repenser notre rapport à la consommation et aux déchets.
Enfin, dans cette perspective sombre, une note empreinte de poésie émerge : le graphite des crayons pourrait bien survivre longtemps après nous. Dans un décor post-humain, les dessins d'enfants – portrait de famille, soleil radieux, arc-en-ciel – pourraient devenir les seules traces de notre existence, rappelant ainsi notre humanité dans un avenir incertain.