Science

Que faire du corps d'un astronaute? L'énorme dilemme de l'humanité face à l'espace

2025-01-09

Auteur: Léa

Alors que l'humanité envisage sérieusement la colonisation de la Lune et de Mars, la question délicate de la gestion des décès dans l'espace devient de plus en plus pressante. L'explorateur spatial Chris Hadfield, ancien commandant de la Station spatiale internationale (ISS), souligne l'importance d'aborder cette problématique avec des simulations de décès et des études de cas pour préparer les astronautes à toutes éventualités.

Lors des sorties extravéhiculaires, un décès pourrait survenir, laissant l'équipage avec des décisions cruciales à prendre. Hadfield a suggéré qu'il serait préférable de placer le corps dans le sas, en le maintenant dans sa combinaison pressurisée pour éviter des problèmes d'hygiène liés à la décomposition, qui pourrait s'accélérer à cause des conditions particulières de l'espace. Le corps serait conservé dans un endroit frais de la station pour éviter le développement d'odeurs incommodantes.

En cas de décès sur l'ISS, la NASA a prévu des protocoles précis. Le corps serait stocké dans la section la plus froide de la station et pourrait être soit retourné sur Terre soit exposé à une destruction dans l'atmosphère, garantissant ainsi que les restes soient traités de manière appropriée.

Cependant, les défis deviennent plus complexes lors des missions de longue durée, comme celles prévues vers Mars. Il est impensable de simplement laisser un corps flotter dans l'espace, et ce en raison d'un accord international sur la gestion des déchets spatiaux. Une étude de la NASA propose l'utilisation d'un sac mortuaire fixé à un bras robotisé, le corps étant ensuite congelé rapidement avant d'être réduit en morceaux par des vibrations, permettant ainsi d'éviter des problèmes logistiques liés à un corps humain en décomposition.

Susanne Wiigh-Masak, spécialiste des enterrements écologiques, a souligné qu'il est crucial que chaque vaisseau spatial soit équipé du bon nombre de sacs mortuaires, un de moins que le nombre total de passagers, pour préparer les scénarios les plus extrêmes.

En ce qui concerne un décès sur la Lune, les directives de la NASA sont moins prescrites. Il pourrait être envisagé d'incinérer le corps pour éviter toute contamination d'autres astronautes, bien que l'option d'un enterrement n'ait pas été totalement écartée. Il est intéressant de noter que la décomposition sur la Lune se comporte différemment. L'absence d'atmosphère entraînerait une évaporation rapide des fluides corporels, tandis que les températures extrêmes et les longues nuits lunaires favoriseraient un processus de momification plutôt qu'une décomposition traditionnelle.

Les températures lunaires, variant entre -173°C la nuit et 127°C le jour, peuvent également causer des dommages importants au corps, le gel puis le dégel pouvant le briser à l'instar d'un verre fragilisé. Ces réalités soulignent la complexité de la gestion des décès dans l'espace et incitent à réfléchir sérieusement à des solutions. Dans la mesure du possible, il semble prudent de privilégier les décès sur notre planète bleue, en raison de son confort relatif comparé aux rigueurs de l'univers.