Bordeaux, connue pour son vin et sa beauté architecturale, vient de remporter un titre peu enviable : celle de la ville la plus embouteillée de France, selon le dernier classement annuel de l'entreprise de GPS, TomTom. Ce rapport, publié mardi, place la ville dirigée par l'écologiste Pierre Hurmic au 24e rang mondial des villes les plus congestionnées, dépassant largement Paris (45e rang) et Marseille (63e rang), qui complètent le podium national.

En 2023, Bordeaux occupait déjà une position alarmante, se classant 28e. En 2024, les automobilistes ont passé en moyenne 113 heures dans les bouchons, soit l’équivalent de 4,7 jours ! Ce mercredi matin, le temps nécessaire pour parcourir 10 kilomètres à Bordeaux était estimé à 33 minutes et 40 secondes, représentant une vitesse moyenne de 17,8 km/h. Ce chiffre a de quoi faire frémir, car il indique un taux de congestion de 57 %, soit 12 % de plus que la normale.

Le projet d'aménagement urbain de Bordeaux, dirigé par la mairie, vise à réduire l'usage de la voiture dans le centre-ville. En 2024, la municipalité a piétonnisé 12 hectares supplémentaires, portant le total à 245 hectares et 40 kilomètres de voirie interdits aux automobilistes. En revanche, les pistes cyclables se multiplient, dans le but avéré de "réduire la place de la voiture". Cette stratégie provoque parfois des mécontentements chez les riverains, notamment en raison des difficultés croissantes pour se garer. À titre d'exemple, le tarif du stationnement atteint 15 euros pour quatre heures près de la place Pey Berland.

Par ailleurs, la configuration des feux de circulation joue un rôle crucial dans cette congestion. Entre les quartiers de Bacalan et la gare, la désynchronisation des feux ralentit considérablement la circulation, déjà limitée à 50 km/h.

Un habitant, Augustin Sebaux, déplore cette situation. Ingénieur néo-Bordelais, il effectue quotidiennement le trajet entre le Nord des Chartrons et Latresne, et constate que les 12 kilomètres qu'il parcourt sont un véritable parcours du combattant. "Je croise entre 20 et 25 feux qui ne s’enchaînent pas, ce qui accentue mon stress et la pollution dans la ville", raconte-t-il. Il se rend compte de l'ironie de la situation, car il pensait que la ville, sous direction écologique, serait équipée de feux de circulation adaptés aux besoins réels de circulation, grâce à des technologies avancées comme l’intelligence artificielle.

Cette situation en colère des automobilistes soulève des questions : Bordeaux doit-elle reconsidérer sa stratégie de mobilité et d'urbanisme pour éviter de devenir un véritable enfer pour les conducteurs ? Les débats publics et les études d’urbanisme se multiplient, mais le changement semble encore lointain. Le défi qui attend la ville est de trouver un équilibre entre développement durable et praticité pour ses habitants. Reste à voir si Bordeaux saura relever ce défi tout en maintenant son charme et son attrait.

Peut-être que la ville devrait s'inspirer de modèles à l'étranger où des solutions innovantes ont été mises en place pour améliorer la circulation et réduire la pollution. Une chose est sûre : les Bordelais en ont assez de perdre leur temps dans les embouteillages!