
Quatre graphiques captivants pour saisir l'impact des 'taxes Trump' sur l'économie américaine
2025-04-06
Auteur: Philippe
L'annonce par Donald Trump, le mercredi 2 avril, d'une hausse significative des droits de douane sur les importations aux États-Unis a suscité de vives réactions. Qualifiée de brutale, irrationnelle et potentiellement contre-productive, cette décision semble cependant refléter une volonté de l'ancien président de renverser des décennies d'ouverture commerciale.
Cette remontée en flèche des taxes douanières pourrait marquer la fin d'une ère de mondialisation, et ce, en regardant l'évolution historique des droits de douane américains. Depuis le tarif McKinley de 1890, les politiques douanières ont oscillé entre protectionnisme et libéralisation. Le retour au protectionnisme sous la présidence de Trump peut être perçu comme un choix stratégique pour relocaliser des emplois et renforcer la production nationale, malgré les risques encourus.
En effet, la crise des années 1930 a été marquée par un retour massif aux politiques protectionnistes, ce qui avait aggravé la dépression économique et menacé la stabilité des démocraties. Les vainqueurs de 1945 ont alors pris des mesures pour éviter que l'histoire ne se répète, mettant en place des accords multilatéraux pour promouvoir le libre-échange. C'est ainsi que l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) a vu le jour en 1947, jetant les bases de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995.
Parallèlement, les États-Unis ont noué des relations commerciales étroites avec le Canada et le Mexique, créant une zone de libre-échange vaste avec l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994, remplacé par l'Accord Canada - États-Unis - Mexique (Aceum) en juillet 2020.
Ce retour au protectionnisme soulève de nombreuses questions quant à l'avenir de l'économie mondiale. L'une des théories économiques évoquées est celle de la 'spirale de Kindleberger', qui stipule qu'une guerre commerciale peut conduire à des échanges mondiaux en déclin, comme cela a été observé entre 1929 et 1933, où les échanges ont été divisés par trois. De nombreux experts s'inquiètent que la tendance actuelle ne reflète de nouveaux dangers pour l'économie mondiale et rappelle les leçons du passé.